La maîtrise des langues étrangères dans les écoles et universités des wilayas du sud de l’Algérie est quasiment inexistante ! L’enseignement de ces langues accuse un tel retard que des étudiants et des lycéens de ces régions se retrouvent sans aucune compétence linguistique en Français ou en anglais.
Lors d’un colloque organisé mardi à Ghardaïa et portant sur l’enseignement des langues étrangères dans les écoles et universités du sud de l’Algérie, des académiciens et des pédagogues n’ont pas pris des gants pour décrire cette « sécheresse linguistique » qui touche de plein fouet des wilayas entières de notre pays.
A vrai dire, le constat est plus qu’amer car des enquêtes académiques menées récemment dans les universités de Ghardaïa, M’sila et Ouargla ont prouvé que 38 % des étudiants de ces universités ne maîtrisent qu’une seule langue, à savoir l’Arabe ! Leurs connaissances linguistiques dans d’autres langues sont carrément nulles, révèle dans son édition du mercredi notre confrère El-Khabar.
Ces enquêtes nous apprennent également que plus du tiers des universitaires titulaires de doctorats et de magisters dans ces universités ne maîtrisent aucune langue mise à part l’Arabe. Au lycée et au primaire, les pratiques des langues étrangères sont aussi en recul constant.
Pour preuve, plus de 50 % des lycéens des wilayas du sud ne maîtrisent aucune langue étrangère ! Dans les wilayas de Tamanrasset, Ghardaïa et Adrar, pas moins de 190 lycées et 42 écoles primaires manquent cruellement d’enseignants de français et d’anglais.
Ce déficit a fait en sorte que 40 % des écoliers de ces wilayas passent au CEM sans avoir aucune base en Français, révèlent encore les participants à ce colloque qui n’hésitent pas à demander l’élaboration « d’un plan de sauvetage linguistique » si on veut vraiment que les enfants de ces régions puissent s’ouvrir au reste du monde.
L’entrée en vigueur d’un tel plan relève réellement d’une mesure d’urgence. Faute de quoi, « le bond qualitatif » de l’école Algérienne, pour reprendre ainsi l’expression du ministre de l’Education Nationale, M. Benbouzid, ne pourrait s’apparenter dans une telle situation qu’à une folle chimère du Sahara…
Abderrahmane Semmar pour El-Watan