Anglais et Australiens joueront finalement leurs matchs de Coupe du monde de cricket prévus au Zimbabwe. Les Fédérations sportives des deux pays n’ont pas entendu l’appel au boycott de leurs gouvernements.
A l’issue de plusieurs semaines de polémique, les Fédérations britanniques et australiennes de cricket ont décidé de jouer leurs matchs de Coupe du monde prévus début février au Zimbabwe. Elles passent outre les recommandations de leurs gouvernements qui souhaitaient les voir boycotter le pays du président Robert Mugabe, accusé de violations des droits de l’Homme et de persécution envers ses opposants. Seuls six matchs de cette Coupe du monde, dont le plus grand nombre se joueront en Afrique du Sud (46), étaient prévus au Zimbabwe.
Solidarité australo-britannique
» Nous sommes tout à fait conscients de ce qui se passe au Zimbabwe et n’approuvons pas les agissements du régime politique actuellement en place « , assurait Tim Lamb, ce mardi, à nos confrères de Sports Illustrated. Le président de la Fédération anglaise de cricket, qui refuse de prendre une décision morale sur un gouvernement étranger, ajoute que » les dirigeants du cricket mondial prennent des décisions selon l’intérêt du seul cricket et ne sont pas qualifiés pour faire le travail des hommes politiques « .
L’Australie, qui s’est toujours montrée solidaire de la Grande Bretagne sur cette question, a immédiatement expliqué par l’intermédiaire de son ministre de la Défense Robert Hill que son pays ne boycotterait pas unilatéralement les rencontres prévues au Zimbabwe.
Pas de compensation, pas de boycott
La Fédération anglaise était prête à discuter avec le gouvernement anglais à la seule condition de se voir dédommagée des pertes financières en cas de boycott. Mais la ministre de la Culture, Tessa Jowell, a été claire. Aucune compensation financière n’est envisagée. » Il est hors de question que le gouvernement britannique retire 1,6 millions de livres aux secteurs de l’éducation ou de la santé pour indemniser la Fédération de cricket « . Surtout, les équipes anglaises et australiennes ne voulaient pas voir leurs chances de victoires dépréciées en perdant un point par match non joué.
Tim Lamb ajoute qu’ » ironiquement, seule une détérioration de la situation sécuritaire au Zimbabwe pourrait pousser la fédération internationale à revoir sa position « . Petite victoire pour les gouvernements nationaux, les fédérations britanniques et australiennes interdiront à leurs joueurs de prendre part à la cérémonie d’avant-match où ils pourraient avoir à serrer la main du président Mugabe.