Le Soudan vers un cessez-le-feu ? Des pourparlers cruciaux annoncés pour août en Suisse


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Abdel Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdan Dagalo
Abdel Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdan Dagalo

Une nouvelle lueur d’espoir pour la paix au Soudan ? Les États-Unis ont annoncé hier, mardi 23 juillet, l’organisation de pourparlers de cessez-le-feu cruciaux entre les factions militaires rivales du pays, à partir du 14 août en Suisse. Cette initiative, saluée par l’ONU et les acteurs internationaux, offre une chance de mettre fin à la violence qui déchire le Soudan.

Depuis l’indépendance du Soudan en 1956, le pays a été marqué par des décennies de conflits internes et de coups d’État militaires. Le dernier en date, en octobre 2021, a plongé le Soudan dans une spirale de violence entre l’armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Ces affrontements ont engendré une crise humanitaire sans précédent, avec des dizaines de milliers de morts et de blessés, et des millions de personnes déplacées.

Un appel à la désescalade

Les tensions entre l’armée soudanaise et les FSR n’ont cessé de s’intensifier depuis le coup d’État de 2021. Les deux factions se disputent le contrôle du pouvoir et des ressources du pays, exacerbant ainsi la violence et l’insécurité. Les combats ont eu des répercussions dévastatrices sur la population civile, déjà éprouvée par des années de conflit.

Face à cette situation alarmante, la communauté internationale a multiplié les appels à la désescalade et au dialogue. Les États-Unis joue un rôle de premier plan dans la médiation et ont pris l’initiative d’organiser ces pourparlers de cessez-le-feu. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a souligné l’importance de ces discussions et a appelé toutes les parties prenantes à s’engager de manière constructive.

Les pourparlers réuniront les représentants de l’armée soudanaise et des FSR, ainsi que d’autres acteurs clés de la crise soudanaise. Antony Blinken a exprimé l’espoir que ces discussions permettront de jeter les bases d’un cessez-le-feu durable et d’un processus de paix inclusif. Un investissement des Emirats arabes unis est essentiel pour aboutir à un accord en raison de leur influence sur la région. C’est d’ailleurs ce que vient de montrer aussi le rapprochement annoncé entre Khartoum et Téhéran, qui bien évidemment ne fait pas plaisir aux Etats-Unis et peut aussi expliquer leur décision de s’investir davantage dans la région.

Un espoir pour la paix au Soudan

L’annonce de ces pourparlers de cessez-le-feu a été accueillie avec prudence mais optimisme par les observateurs internationaux. L’ONU a salué cette initiative et a exhorté toutes les parties à saisir cette opportunité pour mettre fin à la violence et trouver une solution politique durable à la crise soudanaise qui entraine la population dans un cycle infernal de violence et de famine.

Malgré cette avancée positive, le chemin vers la paix au Soudan s’annonce encore long et ardu. Les divisions entre les factions militaires rivales restent profondes, et de nombreuses questions en suspens devront être résolues. Il faudra donc un engagement fort de toutes les parties et un esprit de compromis pour parvenir à un accord de cessez-le-feu durable et à un règlement politique de la crise. C’est cependant la première bride d’espoir depuis longtemps pour le pays.

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