Les troupes tchadiennes ont quitté, selon les autorités du pays, l’Ouest du Soudan, dimanche après-midi, après y avoir mené des raids contre les positions des rebelles de l’Union des forces de la résistance (UFR). Cette opération militaire aurait permis de mettre hors d’état de nuire sept factions rebelles que N’Djamena soupçonne d’être soutenus par Khartoum. Le Soudan a menacé de riposter à cette incursion.
Le Tchad et le Soudan ont failli en venir aux armes ce week-end. Décidée d’en finir définitivement avec les rebelles dont il a repoussé une incursion au début de ce mois, l’armée tchadienne a mené, samedi et dimanche, des raids aériens sur le territoire soudanais avant de se retirer dimanche après-midi. L’objectif de cette opération militaire, a-t-on indiqué du côté tchadien, est de « nettoyer tous les nids de rebelles » de l’ Union des forces de la résistance (UFR) au nom du « droit à la poursuite ». N’Djamena a toujours accusé Khartoum de soutenir la rébellion qui cherche à renverser le pouvoir du président tchadien Idriss Déby Itno.
« L’armée soudanaise prête à répondre »
La menace de riposte des autorités soudanaise a été immédiate face à cette chasse-poursuite des tchadiens qui a atteint son territoire. « L’armée soudanaise [l’une des plus puissantes du continent, Ndlr] est prête à répondre mais attend les instructions », avait déclaré, samedi, Ali Sadiq, le porte-parole du ministère soudanais des Affaires étrangères. Inquiétée par ce regain de tension entre le Tchad et le Soudan, la France a lancé un appel aux deux parties, leur demandant d’« éviter toute escalade ». L’Organisation des nations unies a, quant à elle, exhorté les autorités tchadiennes à négocier avec la rébellion. L’Onu estime que la résolution du conflit du Darfour dépendra de la paix entre les deux pays.
Le Tchad et le Soudan n’ont cessé de s’accuser mutuellement de soutenir leurs rebellions respectives. La tension entre les deux Etats s’est accrue depuis le 4 mai après l’incursion des rebelles de l’Union des forces de la résistance (UFR) alors même que les deux ont conclu, le 3 mai, un accord de paix à Doha, au Qatar.
Sept groupes rebelles tchadiens hors de combats
La Tchad qui a annoncé dimanche le retrait de ses troupes du sol soudanais, a indiqué qu’il ne permettra plus à aucun pays d’abriter contre lui des mercenaires. « Peu importe la profondeur [en territoire étranger], nous irons les détruire là où ils sont », rapporte l’AFP citant les propos d’Adoum Younousmi, le ministre tchadien de la Défense par intérim. Selon les propos de ce dernier, sept groupes rebelles auraient été mis hors de combat et une centaine de prisonniers aurait été faite par les troupes tchadiennes près de la frontière. Mais les rebelles ont promis ce lundi, rapporte RFI, de rapartir très prochainement à la conquête de N’Djamena.
Le ministre tchadien a assuré que l’opération militaire qui s’est déroulée jusqu’à 40 km en territoire soudanais n’a fait aucune victime collatérale et qu’elle ne visait pas le gouvernement de Khartoum, ni les populations soudanaises.
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