Khartoum est sortie définitivement de l’isolement international. Le Conseil de sécurité de l’O.N.U vient officiellement de lever les sanctions contre le Soudan et – pour la première fois – les Etats-Unis n’ont pas opposé leur veto.
Le Conseil de sécurité a décidé de lever les sanctions contre le Soudan, et notamment les restrictions imposées sur la liberté de mouvement des autorités soudanaises dans le monde. Cette décision, prise par 14 voix pour et une abstention (Etats-Unis) fait suite à la décision des autorités soudanaises de signer et ratifier les traités internationaux contre le terrorisme et de se conformer à la demande du Conseil d’extrader trois personnes soupçonnées d’être impliquées dans la tentative d’assassinat contre le Président égyptien en 1995. C’est la première fois que les Etats-Unis, qui par le passé ont tout fait pour marginaliser le régime de Khartoum, n’ont pas opposé leur veto. De son côté, le président du Soudan a donné des signes d’assouplissement de sa politique répressive envers les opposants.
Tourabi sacrifié
Le général Omar Al-Béchir a ordonné la libération d’opposants accusés de complot avec l’aide des Etats-Unis et la suspension de la procédure judiciaire engagée contre huit membres de l’Alliance nationale démocratique (AND, coalition de la coalition nordiste et la rébellion sudiste dirigée par John Garang). Hassan Al Tourabi, la tête pensante des islamistes soudanais, a été libéré et placé en résidence surveillée » pour sa propre sécurité « .
Le Conseil de Sécurité avait imposé des sanctions contre le Soudan en 1996, accusant le gouvernement de Khartoum de soutenir les activités terroristes et de donner refuge aux terroristes. » La valse des diplomates » iraniens avait pris fin depuis quelques années, le Soudan ayant revu à la baisse ses ambitions d’exportation » du modèle soudanais « .
Les Etats-Unis demeurent tout de même sceptiques sur la volonté de Khartoum de libéraliser son champ politique. Tout en félicitant le Soudan pour son » changement d’attitude » depuis les attentats du 11 septembre, Washington maintient ses sanctions contre Khartoum.