L’Organisation des Nations Unies a tiré la sonnette d’alarme sur la situation au Soudan où des cas de violences sexuelle ont été dénombrés.
La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU sur la violence sexuelle dans les conflits et la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et la Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence de l’organisation des Nations Unies ont tiré la sonnette d’alarme, vendredi, insistant sur l’urgence d’agir face à l’explosion des violences sexuelles au Soudan, en proie à un conflit qui n’a pas encore pris fin.
Cette déclaration cinglante intervient alors que des informations font état d’un recours « brutal et généralisé » au viol et à d’autres formes d’abus sexuels perpétrés par les Forces de soutien rapide (FSR), ces derniers mois. Les experts des Nations Unies ont exprimé leur profonde préoccupation face à ces atrocités, soulignant la nécessité d’une cessation immédiate de ces violences et d’une traduction en justice des auteurs.
Esclavage sexuel et de traite des femmes
« Après une année d’hostilités au Soudan, nous appelons à un plus grand engagement de la communauté internationale pour combattre la violence sexuelle contre les femmes et les filles dans le pays… Ces agissements barbares, qui rappellent les horreurs commises au Darfour il y a vingt ans, doivent donner lieu à une action immédiate… Des allégations de viols, de mariages forcés, d’esclavage sexuel et de traite des femmes et des filles continuent d’être enregistrées ».
C’est ce qu’ont déclaré, ce vendredi 26 avril 2024, dans un communiqué conjoint la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU sur la violence sexuelle dans les conflits, Pramila Patten, et la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence de l’organisation des Nations Unies, Joyce Msuya.
Lutte contre la violence sexuelle
« Alors que les membres du Conseil de sécurité se réunissent cette semaine pour le débat public annuel sur les violences sexuelles liées aux conflits, nous les exhortons à envoyer un message sans équivoque : En vertu du droit international humanitaire, les civils au Soudan doivent être protégés et ne doivent jamais être soumis à des actes de violence sexuelle, qui sont constitutifs de crimes de guerre », ont insisté les deux responsables.
« Nous devons continuer à renforcer notre soutien au peuple soudanais, notamment en luttant contre la violence sexuelle sous toutes ses formes et en veillant à ce que les intervenants soudanais en première ligne restent au centre de ces efforts », ont ajouté les responsables onusiens. L’appel s’inscrit dans un contexte marqué par une dégradation alarmante de la situation au Soudan.
ONU Femmes appelle à des mesures urgentes
Dans ce pays, les femmes et les filles sont particulièrement vulnérables aux violences sexuelles en raison du conflit en cours. L’organisation onusienne a exhorté toutes les parties prenantes à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à ces crimes odieux et à protéger les femmes et les filles soudanaises. D’autres voix se sont élevées pour condamner les violences sexuelles au Soudan et exiger des comptes.
ONU Femmes a notamment appelé à des mesures urgentes pour lutter contre ce fléau, soulignant les conséquences dévastatrices du conflit sur les femmes et les filles. La guerre au Soudan a éclaté le 15 avril 2023, suite à des désaccords entre le chef de l’armée régulière, Abdel Fattah al-Burhan, et le commandant des Forces de Soutien Rapide (FSR), Mohamed Hamdan Dagalo.