Alors que la communauté internationale redoutait des représailles contre le Tchad après l’attaque rebelle le 10 mai dernier contre Oum Durman, un faubourg de la capitale soudanaise, les gouvernements de N’Djamena et de Khartoum ont assuré l’Union africaine (UA) de leur détermination à normaliser leurs relations.
Selon un communiqué du ministère soudanais des Affaires étrangères transmis jeudi à la PANA à Dakar, le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, a exprimé son optimisme sur l’avenir des relations entre le Tchad et le Soudan, à l’issue d’une récente mission diplomatique de plusieurs jours dans les deux pays.
« Le Tchad a souligné que la République du Soudan est dans les dispositions de respecter leurs relations de bon voisinage et de coopérer pour renforcer les relations entre les deux pays », indique le communiqué du gouvernement.
Le Soudan, de son côté, s’est engagé à respecter les accords de paix signés avec le Tchad et à continuer dans le sens de la normalisation des relations entre les deux pays, selon la même source.
Le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, s’était rendu du 17 au 19 mai à Khartoum, accompagné du commissaire pour la Paix et la Sécurité de l’UA, Ramadan Al Amira, après avoir rencontré les autorités de N’Djamena quelques jours plutôt.
Au Soudan, les responsables de l’UA se sont notamment entretenus avec le président Omar Hassan el-Béchir, le général Selvakhere du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) dans le Sud- Soudan et gouverneur du Nord-Darfour, Ousmane Mouhamed Youssef, « en vue de trouver une solution à la guerre civile dans cette province de l’Ouest du pays et d’éviter un regain de tension entre le Soudan et le Tchad après les attaques contre Oum Durman », précise le communiqué.
La délégation de l’UA, en vue de réconcilier les deux pays voisins, a préconisé une initiative panafricaine « pour servir d’intermédiaire » visant à apporter une solution au différend qui oppose le Soudan et le Tchad.
Les rebelles du Mouvement pour la Justice et l’Egalité (JEM) avaient attaqué le 10 mai dernier Oum Durman, ville jumelle de Khartoum, avant d’être repoussés, par la suite, par les forces régulières.
L’attaque, dans laquelle plus de 220 personnes ont été tuées, a conduit le Soudan à rompre ses liens diplomatiques avec le Tchad, qu’il accuse d’avoir soutenu l’attaque des rebelles.