
Le Soudan du Sud traverse une crise sanitaire de grande ampleur, avec une épidémie de choléra qui se propage rapidement à travers plusieurs régions du pays. Face à cette situation alarmante, le Syndicat des médecins du Soudan du Sud (SSDU) a lancé un appel urgent aux autorités gouvernementales, les incitant à prendre des mesures immédiates pour contenir l’épidémie et protéger la population.
Depuis le mois d’octobre, lorsque l’épidémie a été officiellement déclarée, les autorités sanitaires du Soudan du Sud ont rapporté un total de 700 décès et plus de 40 800 cas confirmés, qui incluent à la fois les patients guéris et ceux toujours en traitement. Les régions touchées par l’épidémie sont particulièrement vulnérables, avec des zones telles que Rubkona et Mayom, dans l’État d’Unity, ayant connu une augmentation des cas, bien que des mesures d’urgence, comme la vaccination et la gestion des cas, aient permis de limiter la propagation dans certaines zones.
Intervention immédiate pour éviter d’autres pertes humaines
Luka Dut, secrétaire général du Syndicat des médecins du Soudan du Sud (SSDU), a souligné que la responsabilité de la santé publique incombe directement au gouvernement. Il a insisté sur le fait que le gouvernement doit prendre des mesures décisives et soutenir le ministère de la Santé pour fournir l’assistance nécessaire aux communautés affectées. « Le ministère de la Santé a besoin de ressources financières pour garantir l’approvisionnement en médicaments essentiels et en équipements médicaux pour les zones touchées », a déclaré Luka Dut.
Malgré les efforts déployés par le ministère de la Santé pour contenir l’épidémie, la situation reste extrêmement préoccupante, notamment dans la zone administrative de Pibor, où le nombre de cas continue d’augmenter. Cette évolution qui met en évidence l’urgence d’une intervention immédiate pour éviter d’autres pertes humaines. Selon Luka Dut, l’épidémie de choléra ne représente pas seulement une crise sanitaire, mais une véritable crise humanitaire, aggravée par des conditions de vie précaires, un accès limité à l’eau potable, un manque d’assainissement et un système de santé défaillant.
Une crise humanitaire en pleine expansion
Le Syndicat des médecins du Soudan du Sud a également souligné que les groupes les plus vulnérables, tels que les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées, sont les plus touchés par cette épidémie. Les conditions sanitaires et l’absence de systèmes de santé adaptés exacerbent la situation. Ce qui met en péril la vie de milliers de citoyens. Face à cette réalité, l’organisation a appelé le gouvernement à intensifier ses efforts pour soutenir les populations les plus vulnérables et protéger leur santé.
L’extension rapide de l’épidémie a également mis en évidence l’insuffisance des infrastructures sanitaires du pays. Le choléra, une maladie qui, bien qu’évitable, continue de causer des ravages en l’absence de conditions sanitaires adéquates. Le Syndicat des médecins a également appelé à l’installation de nouvelles équipes d’intervention rapide à travers le pays. Ces équipes devraient mettre en œuvre des mesures d’urgence telles que des campagnes de vaccination de masse, des traitements rapides pour les personnes infectées, et des efforts accrus pour améliorer l’accès à l’eau potable et à des installations sanitaires adéquates.
Appels à la prévention et à une action gouvernementale plus forte
Le ministère de la Santé a également appelé à la vigilance, en incitant les populations à respecter les précautions sanitaires, en particulier à l’approche de la saison des pluies, qui risque de compliquer davantage la gestion de l’épidémie. Les autorités ont décrété l’état d’épidémie de choléra à Renk, une ville située dans le nord du pays, point d’entrée pour de nombreux réfugiés et rapatriés fuyant les violences au Soudan voisin. La situation à Renk est particulièrement critique, car elle sert de point de transit pour des milliers de personnes en quête de sécurité.
Le Syndicat des médecins a réaffirmé son engagement à travailler aux côtés du gouvernement et d’autres partenaires pour endiguer l’épidémie et prévenir de nouvelles infections. Selon leurs déclarations, il faut agir rapidement pour éviter que la situation ne se transforme en une catastrophe humanitaire de plus grande ampleur. « Nous croyons fermement que le choléra peut être évité. Il est inconcevable que des vies humaines soient perdues pour une maladie qui pourrait être évitée par un accès à l’eau potable, des conditions d’assainissement appropriées et une intervention médicale rapide », a conclu le syndicat dans son communiqué.