Les autorités soudanaises ont annoncé le déploiement d’un important contingent militaire au Sud Darfour, à la suite d’affrontements tribaux qui ont fait 15 morts, ces derniers jours.
Une altercation verbale entre des membres des tribus Massalit et Falata dans la ville de Gereida au sujet d’une source d’eau, a dégénéré en batailles au fusil, entraînant la mort de 13 membres Massalit et deux de la tribu Falata.
Le gouverneur de l’État du Darfour Sud, Musa Mahdi, a annoncé, dimanche soir, le déploiement de forces militaires soudanaises pour appréhender les personnes impliquées dans les affrontements et récupérer les armes, selon la presse de ce pays d’Afrique de l’Est. L’incident a fait 34 autres blessés. Au cours des deux dernières années, la région de Gereida a été témoin d’incidents sanglants entre les deux tribus, faisant plusieurs morts et blessés.
Cet incident est le premier depuis une réunion de réconciliation en octobre dernier. Elle intervient quelques jours avant la fin de la mission de paix conjointe ONU / UA dans la région du Darfour, au Soudan, le 31 décembre, comme l’exige Khartoum. Cette mission de paix compte encore près de 8 000 militaires, policiers et civils dans la vaste région de l’ouest du Soudan.
Des incidents continuent de se produire régulièrement au Darfour, où une guerre, qui a débuté en 2003 entre les forces pro-gouvernementales et les insurgés minoritaires, a tué environ 300 000 personnes et déplacé plus de 2,5 millions, selon l’ONU. La violence s’est considérablement atténuée ces dernières années, à l’exception des affrontements occasionnels, au sujet des terres et de l’eau, entre les tribus arabes nomades et les agriculteurs des tribus africaines.
Le ministère soudanais des Affaires étrangères a déclaré, mercredi dernier, que le gouvernement de transition poursuivait « ses efforts pour consolider les fondements de la réconciliation tribale et jeter les bases de la justice transitionnelle et de l’Etat de droit ». Le gouvernement de transition soudanais est le résultat d’un accord entre les militaires qui ont succédé à Omar el-Béchir, après sa chute, en avril 2019 à la suite de manifestations de rue.