Je connais beaucoup de ces jeunes Africains, surtout les acteurs de la société civile, les activistes, les journalistes et blogueurs qui ont participé au sommet Afrique-France de Montpellier.
Il y a quelques années, quand j’acceptais encore d’arborer ma casquette de blogueur (c’est-à-dire quand ça ne me faisait pas honte), on se rencontrait dans des séminaires, forums et conférences, sur le continent ou ailleurs.
Et, croyez-moi, il y a une chose devant laquelle le jeune activiste, blogueur, journaliste, acteur de la société civile africaine, installé en Afrique résiste très difficilement, c’est l’avion. Le billet d’avion, vous dis-je !
Chaque fois qu’on l’invite quelque part, dans un sommet, un forum ou un séminaire, la première chose qu’il cherche à savoir est si c’est par avion qu’il va s’y rendre. Si l’organisation va lui acheter un billet d’avion. Et une fois que le sommet est en mesure de lui acheter un billet d’avion, il sait qu’il aura droit à des petits fours pour deux ou trois jours.
Et, Terre et Ciel, quoi de plus irrésistible que ces petits fours de ces sommets où tout se fait sauf ce pour quoi on s’est réunis ? Donc, une fois qu’il est sûr qu’il prendra l’avion et mangera des petits fours, le sommet peut avoir pour thème des injures contre sa mère, il s’y rendra.
Bref, nous savons tous que la tumultueuse relation entre la France et l’Afrique ne s’arrêtera ni aujourd’hui ni demain. Nous bavardons juste, comme d’habitude, nous qui n’avons pas eu les billets d’avion et les petits fours de Montpellier.
Quant aux chanceux qui en ont eu, cette fois-ci, laissons-les savourer. On peut tout reprocher à la France, mais reconnaissons que la collation dans Air France est très copieuse.
Par David Kpelly
