Six mille nouveaux cas d’infection par an. Deux mille décès chaque année et près de 63 000 personnes vivant avec le virus du sida au Gabon. Ces chiffres donnent le tournis pour une population estimée à 1 million et demi de personnes.
(De notre correspondant)
Le ministre gabonnais de la Santé Léon Nzouba a présenté la situation du sida au Gabon mardi devant les sénateurs de la République. La maladie a pris de l’ampleur dans le pays. Les chiffres sont effrayants, notamment dans les capitales provinciales et à Libreville. Selon une enquête du ministère de la Santé, menée en 2010 sur un échantillon de la population de 15 à 49 ans, le taux de séroprévalence est de 7,2% à Libreville, alors que 63 000 personnes vivent avec la maladie dans l’ensemble du pays. Il y a cinq mille nouveaux cas d’infection chaque année, tandis que les décès sont estimés à près de 2 000 par an.
Port-Gentil, la capitale économique du Gabon est la ville la plus touchée avec un taux de séroprévalence de 8,7%. Ensuite vient Mouila avec 8,1% et Libreville, 7,2%, suivi d’Oyem 6,2%. Lambaréné est en 5e position avec 5,6%, alors que Koula-Moutou arrive en 6e place avec 5,4%, puis Tchibanaga, 4,2%, Franceville 3,1% et Makokou 3%.
Après avoir présenté les chiffres sur la pandémie du sida, le membre du gouvernement a cité quelques actions menées par l’Etat, en vue d’arrêter la propagation de la maladie et d’aider les séropositifs à avoir facilement accès aux traitements. Parmi ces actions, figurent entre autres, la mise en place du comité national de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles, la création du fonds national de solidarité thérapeutique et la mise en place des centres de traitement ambulatoire dans les capitales provinciales.
La tranche d’âge la plus touchée est celle des 30 à 34 ans, avec 8,3%. Ensuite celle des 35 ans et plus, 7,2% et celle des 25 à 29 ans, 7,1%. Entre 24 et 30 ans, le taux de séroprévalence est de l’ordre de 6,2%, tandis qu’il est situé à 4,8 entre 15 et 19 ans.
Le ministre de la Santé a réclamé plus de moyens financiers pour son département ministériel en vue de faire face efficacement à la pandémie, laquelle entraîne une augmentation exponentielle du nombre de malades alors que les budgets sont insuffisants. Il a également réclamé un apport accru des partenaires au développement et plus de moyens pour la mise en place des stratégies de prévention de la maladie.
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