Le Docteur Manaouda Malachie, ministre camerounais de la Santé publique, a procédé, le 29 septembre dernier, à l’inauguration officielle du Centre d’Hémodialyse de l’hôpital Laquintinie de Douala.
Ce centre, entièrement construit et équipé par le budget de l’État, est doté d’une capacité de 22 générateurs d’hémodialyse de dernière génération. Il dispose de deux salles de traitement d’eau modernes soutenues par un groupe électrogène d’une capacité de 120 KVA et d’un forage d’une capacité de stockage de 10 000 litres d’eau.
La prise en charge des patients est assurée par un personnel bien formé et qualifié. Il se compose de 3 médecins néphrologues, 1 médecin généraliste, 1 pharmacien et 11 infirmiers, auxquels s’ajoutent des personnels d’appui.
Laquintinie pour soulager l’hôpital général de Douala
Cette nouvelle infrastructure, mieux équipée, devra soulager les patients atteints d’insuffisance rénale qui peinent à recevoir leur traitement à l’unité d’hémodialyse de l’hôpital général de Douala, le seul centre public opérationnel, jusqu’ici, dans la capitale économique.
Prenant la parole devant un impressionnant parterre de personnalités, le ministre de la Santé, Manaouda Malachie, a salué l’initiative du Président camerounais, qui a « instruit la construction, à l’hôpital Laquintinie de Douala, de l’un des plus grands centres de dialyse d’une capacité de 20 postes ».
Il indique que les postes de dialyse se composent de pièces faciles à trouver sur le marché local. Et d’ajouter que l’époque où les marchés fermés qui n’admettent pas de pièces de rechange autres que celles qui ont été fabriquées par le concepteur d’équipements ne sera plus qu’un triste souvenir.
Selon le ministre de la Santé, « cette autre action s’inscrit dans le prolongement des réalisations en cours dans le secteur de la santé, et dont le but ultime est de soulager les souffrances des patients à travers des soins appropriés et de qualité dans les formations sanitaires publiques (…) Ce centre vient renforcer l’offre de soins et assurer une meilleure prise en charge des patients souffrant d’insuffisance rénale », a-t-il ajouté.
Une chance pour les patients
Pour le patient Thomas K., « nous sommes nombreux à souffrir et parfois même perdre la vie, du fait du nombre insuffisant de centres d’hémodialyse dans notre pays. Et non seulement les centres sont peu nombreux, mais on déplore aussi une pénurie des kits de dialyse et l’indisponibilité des pièces de rechange des équipements. Nous osons croire qu’avec l’ouverture de ce nouveau centre, nous ne connaîtrons plus cette situation qui nous pousse, de temps en temps, à la révolte, bien que souffrant de cette dangereuse pathologie.
L’insuffisance rénale touche environ 10% de la population camerounaise. Il faut signaler que l’hémodialyse (une méthode d’épuration du sang qui vient remplacer l’action naturelle des reins en cas d’insuffisance), est le seul traitement de substitution rénale disponible au Cameroun. L’État subventionne le traitement à 95% depuis 2002.
La construction de ce centre, dont la pose de la première pierre a eu lieu en février 2021, intervient dans un contexte où le Cameroun fait régulièrement face à une pénurie de kits de dialyse, dans les centres publics de prise en charge de l’insuffisance rénale. Une situation à l’origine des manifestations de colère récurrentes des patients à travers le triangle national.