Le Sénégal salue un « nouvel espoir pour l’Afrique »


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Un vent de changement souffle sur les relations entre la France et le Sénégal après les élections de Macky Sall et de François Hollande face aux sortants Abdoulaye Wade et Nicolas Sarkozy. Réactions à Dakar.

(De notre correspondant)

« Après Abdoulaye Wade, c’est au tour de Nicolas Sarkozy ! Tout le monde veut le changement ! », sourit Mohamed Keita, cinquante-deux ans, en référence au slogan de campagne de François Hollande, élu hier soir à la Présidence de la République française. Comme la plupart de ses compatriotes, le commerçant a suivi de près la campagne électorale en France et se dit satisfait par la victoire du candidat socialiste. Preuve de l’engouement des Sénégalais pour cette élection française, la Télévision Futurs Médias (TFM), propriété privée du chanteur Youssou Ndour, a organisé une édition spéciale dimanche dans la soirée. « Nous, on aime François Hollande ! », confie Mor Niang, vingt-sept ans, agent de sécurité à Dakar. « Nos parents, nos frères, nos sœurs sont en France. Ils sont des immigrés là-bas. Nicolas Sarkozy a fait beaucoup de mal. Il a ciblé les étrangers. Il a décrit l’Islam comme une religion de terroristes. Moi, j’ai même prié pour que François Hollande gagne. »

Ce matin, le visage du nouveau locataire de l’Elysée s’affiche à la une de plusieurs quotidiens. La presse sénégalaise ne berce toutefois pas dans un optimisme béat et commente cette élection avec un enthousiasme mesuré. « Un nouvel espoir pour l’Afrique », titre par
exemple Rewmi Quotidien tout en s’interrogeant sur l’attrait des Sénégalais pour cette élection. « Mais pourquoi, nous Africains, sommes-nous si intéressés par un scrutin qui ne nous concerne pas ? Pourquoi notre cœur a-t-il battu pour Hollande et non pour Sarko ? », se demande l’éditorialiste.

Les Sénégalais n’ont jamais pardonné à Nicolas Sarkozy le désastreux discours prononcé en juillet 2007, lors de sa première tournée africaine, à l’Université Cheikh Anta Diop. « Le drame de l’Afrique », avait-il alors estimé, c’est que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire ». Des paroles qui lui collèrent à la peau tout au long de son quinquennat.

« Sarkozy battu : les Wade perdants », estime pour sa part le journal Enquête qui rappelle les relations privilégiées qu’entretiennent Karim Wade et Claude Guéant, le bras droit du président sortant, sa « porte d’entrée à l’Elysée ». De son côté, Le Soleil plaide en une « pour une autre relation France-Afrique ». « Depuis nos Indépendances, les hommes à la tête de l’Etat français ont suivi des politiques quasi-identiques », rappelle le quotidien. Qu’ils soient de droite ou de gauche…

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