En quatre ans, la part des poissons transformés a diminué de moitié dans les exportations. La première source de revenus extérieurs du pays est aussi la moins valorisée sur place.
Faute d’une industrie de transformation en bonne santé, le Sénégal exporte de plus en plus de produits de la pêche en mer (poissons et mollusques), mais ces produits sont le plus souvent congelés sans autre élaboration et ne peuvent être vendus à un prix satisfaisant. La production a progressé de 13,5 % en 1999 pour s’établir à 124 300 tonnes, alors que les recettes n’ont augmenté que de 6,5 % durant la même période, atteignant désormais 185 milliards de francs CFA.
La somme n’en fait pas moins de la pêche le premier secteur pourvoyeur de devises du pays. C’est la structure des exportations qui a le plus évolué ces dernières années : par rapport à 1996, la part des produits transformés s’est réduite de 50 %, au détriment principalement des produits congelés. Ceux-ci représentent à présent près de 78 % du poisson quittant le Sénégal. Si l’on ajoute les poissons frais à ce total, c’est plus de 86 % de la pêche du pays qui se voit exportée sous forme de matière première.
L’Italie, meilleure cliente
En fait, l’augmentation des recettes halieutiques est surtout liée au triplement du volume de poulpes capturés entre 1998 et 1999. La pêche de ce mollusque, beaucoup plus rentable, a été privilégiée à celle du thon. En conséquence, les difficultés des usines de transformation s’aggravent et les problèmes de financement de la filière également.
L’Europe est toujours la destination première du poisson pêché dans les eaux sénégalaises. Et si la France est la première importatrice de thon, la palme du plus fort volume acheté revient à l’Italie. A noter que les expéditions vers l’Asie ont doublé entre 1998 et 1999.