Le Sénégal vient de faire son entrée dans le groupe des pays producteurs de pétrole. Le champ pétrolier de Sangomar, situé à une centaine de kilomètres au sud de Dakar, devra produire désormais 100 000 barils par jour.
Ce mardi 11 juin 2024 est un jour spécial au Sénégal, puisque le pays devient officiellement un producteur de pétrole. L’annonce a été faite par la compagnie australienne Woodside Energy à travers un communiqué publié dans la journée. « Woodside a procédé à la première extraction de pétrole du champ de Sangomar, menant à bien la livraison du premier projet pétrolier offshore du pays ». Cette exploitation du champ, réalisée en collaboration avec la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen), a coûté entre 4.9 et 5.2 milliards de dollars pour une production estimée à 100 000 barils par jour. Ce chiffre est modeste comparé aux géants pétroliers comme le Nigeria dont la production journalière se chiffre en millions de barils. Cependant, cette production devra, tout de même, permettre au pays d’engranger plus d’un milliard d’euros par an sur une période de trente ans.
De belles perspectives pour l’économie sénégalaise
La production du pétrole et du gaz sera en partie exportée et en partie consommée localement. Au total, une nouvelle ère s’ouvre pour l’économie sénégalaise. Et ce n’est pas le directeur général de Petrosen, Thierno Ly, qui dira le contraire. « Le début de l’extraction du champ de Sangomar marque le commencement d’une nouvelle ère, non seulement pour l’industrie et l’économie de notre pays, mais surtout pour notre peuple. C’est le résultat de l’engagement des différentes équipes qui ont travaillé de manière acharnée pour relever les défis et atteindre nos objectifs stratégiques dans un environnement complexe et exigeant », a-t-il déclaré dans le communiqué de Woodside.
« Nous n’avons jamais été aussi bien positionnés pour saisir autant d’opportunités de croissance, d’innovation et de succès pour le développement économique et social de notre pays », a-t-il poursuivi. « C’est un jour historique pour le Sénégal et pour Woodside. Le premier baril du champ Sangomar est une étape clé qui témoigne de la concrétisation de notre stratégie. Le projet Sangomar devrait générer de la valeur pour les actionnaires conformément aux termes du Contrat de Recherche et de Partage de Production », a déclaré, de son côté, la directrice de Woodside Petroleum, Meg O’Neill.
Vers la mise en marche d’un autre projet gazier
Un autre projet, celui de Grand Tortue Ahmeyim (GTA) pourrait débuter au cours du troisième trimestre de l’année en cours. Développé à la frontière avec la Mauritanie par la société British Petroleum, l’américain Kosmos Energy, la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) et Petrosen, ce projet devrait produire pas moins de 2.5 millions de tonnes de gaz liquéfié l’année.
L’exploitation de champs d’hydrocarbures débute au Sénégal à un moment où le pays est dirigé par une équipe qui a fait de la renégociation des accords miniers, pétroliers, gaziers, etc. une promesse de campagne. Ousmane Sonko et son parti ont toujours dénoncés ces accords qu’ils jugent défavorables au Sénégal.