
Le semi-marathon de Shanghai 2025 restera gravé dans les annales de l’athlétisme mondial. Sous un ciel dégagé et face à un public enthousiaste ce sont plus de 110 000 coureurs qui ont arpenté les rues de la mégalopole chinoise. Mais ce sont deux figures venues d’Afrique de l’Est qui ont illuminé cette édition d’exception, confirmant la domination historique de cette région sur les épreuves d’endurance.
Le Kényan Rencer Kipkorir Konga et l’Éthiopienne Ftaw Zeray sont sortis vainqueurs respectifs chez les hommes et les femmes, perpétuant l’héritage d’excellence de leurs nations sur la scène mondiale.
Konga, une domination kényane renouvelée
Né dans la vallée du Rift en 1996, Rencer Kipkorir Konga s’est forgé une réputation d’athlète méthodique et stratège. Formé dans les camps d’entraînement d’altitude d’Iten, surnommée « la capitale mondiale de la course à pied« , il a d’abord brillé sur 10 000 mètres avant de s’imposer progressivement sur semi-marathon depuis 2022.
Déjà sacré l’an dernier à Shanghai, Konga n’a laissé aucune place au suspense. En bouclant les 21,1 km en 1h01’07, il a conservé son titre avec autorité, devançant ses compatriotes Edmond Kipngetich (1h01’11) et Isaac Kipkemboi (1h01’15). Ce triplé kényan confirme la suprématie de la nation sur les longues distances et la densité exceptionnelle de son vivier de talents.
Konga, à la foulée souple et régulière, a su gérer parfaitement le nouveau tracé rapide du semi-marathon de Shanghai. Son attaque décisive dans les derniers kilomètres a scellé une victoire sans appel, applaudie par une foule venue en masse. Cette performance s’ajoute à son palmarès déjà impressionnant, qui compte aussi des victoires aux semi-marathons de Valence et Copenhague en 2023.
L’élégance éthiopienne avec Ftaw Zeray
Originaire des hauts plateaux éthiopiens, Ftaw Zeray incarne la nouvelle génération de coureuses éthiopiennes. À 28 ans, cette ancienne protégée du légendaire Haile Gebrselassie poursuit l’héritage des grandes championnes de son pays comme Tirunesh Dibaba et Meseret Defar.
Chez les femmes, c’est Ftaw Zeray qui a marqué les esprits à Shanghai. Déjà médaillée de bronze aux championnats du monde de semi-marathon en 2023 et vainqueure du semi-marathon de Lisbonne en 2024, elle a dominé la course en 1h06’36 et creusé un écart conséquent avec ses poursuivantes. Derrière elle, la Kényane Veronicah Njeri Maina a pris la deuxième place en 1h10’57, suivie de la Chinoise Xu Shuangshuang (1h11’07), qui offre à son pays une belle troisième place sur le podium féminin.
Zeray a impressionné par sa constance et sa technique. Formée dans le célèbre centre d’entraînement d’Addis-Abeba, elle a perfectionné sa foulée caractéristique, légère et efficace, qui lui permet de maintenir des cadences élevées sur longue distance. À Shanghai, elle a su exploiter chaque portion du parcours, qui traversait les lieux emblématiques de la ville, pour maintenir un rythme implacable et s’imposer avec une avance énorme de plus de 4mn.
L’évolution historique du semi-marathon de Shanghai
Créé en 1996 comme simple course locale, le semi-marathon de Shanghai a connu une transformation spectaculaire en trois décennies. D’abord modeste événement rassemblant quelques centaines de participants, il a progressivement gagné en notoriété, accueillant 25 000 coureurs en 2010, puis 60 000 en 2018.
La version 2025 marque l’apogée de cette ascension. Cette édition du semi-marathon de Shanghai n’était pas comme les autres. Pour la première fois, la course se tenait sous le prestigieux label platine de World Athletics, gage de qualité et de reconnaissance internationale. Il inscrit Shanghai parmi les grandes villes de référence du semi-marathon, aux côtés de New York, Berlin ou Tokyo.
L’événement a ainsi symbolisé l’ambition de la Chine d’utiliser le sport comme vitrine de son soft power. En attirant les meilleurs coureurs du monde et en assurant une organisation exemplaire, Shanghai a consolidé sa place sur la carte mondiale des grandes compétitions.