Jusqu’au 23 août dernier, l’ONG française faisait sa publicité dans le métro parisien. Le Secours Islamique France ne veut plus rester dans l’ombre et cherche à se faire connaitre du grand public. Elle souhaite accentuer sa popularité.
Le Secours Islamique France réalise sa première campagne d’affichage dans le métro parisien. Une opération qui a coûté 25 000 euros à l’association. Pendant six jours, du 17 au 23 août, les parisiens ont vu le visage de deux enfants souriants recouvrir 83% du réseau de la Régie Autonome des Transports Parisiens (RATP). L’association a préféré afficher sa publicité dans le métro plutôt que dans le RER pour sortir de la « ghettoïsation de la banlieue ». L’ONG souhaite montrer à la population qu’elle est une association universelle. Créée en 1991, cette organisation se focalisait sur la collecte de fonds. Depuis trois ans, elle réalise des actions sur le terrain. Un changement de stratégie qui a débouché sur cette campagne publicitaire. « Une information de contact » souligne Dunia Oumazza, coordinatrice de la communication de l’ONG française. Interview.
Afrik.com : L’association existe depuis 1991, pourquoi faites-vous votre campagne de communication seulement maintenant ?
Dunia Oumazza : Avant, on avait une approche communautaire de collecte de fonds. Depuis 2007, on réalise des actions sur le terrain (Haïti, Madagascar etc..), on a notre propre bureau et le siège se trouve à Paris.
Afrik.com : Pourquoi réalisez-vous cette campagne dans le métro parisien ?
Dunia Oumazza : Nous ne sommes pas connus du grand public donc on a choisi le métro parisien pour atteindre le plus grand nombre de personnes. On s’est limité uniquement au métro parisien et non au RER pour sortir d’une ghettoïsation de la banlieue. C’est une invitation à nous connaître et à transmettre un message à valeur universelle. C’est une information de contact.
Afrik.com : La RATP vous a- t- elle demandé de remanier votre logo ?
Dunia Oumazza : Nous avons changé notre logo, il y a 8 mois et d’ailleurs il n’y a jamais eu de minarets dessus. On ne l’a pas remanié pour eux, c’est faux. Je suis furax envers les Echos. La journaliste a voulu faire un lien avec les minarets à tout prix alors qu’il y a aucun rapport avec notre organisation. La RATP ne s’est pas montrée réticente, ça s’est passé convenablement. Nous avons rencontré plusieurs régies dont la RATP. Le directeur nous a reçu correctement et nous a expliqué que le sujet ne devait pas être religieux. On a eu des échos positifs et négatifs. Des gens de l’extrême droite qui déclarent que c’est une islamisation de la France, et des personnes non musulmanes qui nous félicitent pour notre action. Notre organisation a pour vocation de donner du bonheur au gens.
Afrik.com : Cette campagne publicitaire vous aura-t-elle permis d’enlever votre étiquette d’association musulmane ?
Dunia Oumazza : Ce n’est pas gagné, mais je ne perds pas espoir. C’est une question de temps, on ne change pas les mentalités comme ça. Le fait d’être présent, de dédramatiser ne suffira pas, mais on continuera à communiquer jusqu’à ce que les gens comprennent que cette association est universelle.
Afrik.com : Quels sont les objectifs du Secours Islamique France dans les années à venir ?
Dunia Oumazza : On veut continuer à ouvrir des bureaux dans les pays qui soutiennent notre association et poursuivre les actions humanitaires sur le terrain.
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