Le sang a coulé à Rabat


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La capitale du Royaume du Maroc a été le théâtre dimanche 17 septembre 2006 d’un sordide fait divers qui a profondément ému le milieu diplomatique et plongé un moment les Autorités dans l’inquiétude. Retour sur l’affaire…

Coup de tonnerre dans la quiétude de la soirée du dimanche 17 septembre 2006 à Rabat, dans ce quartier résidentiel de Hay Ryad où les villas des diplomates alternent avec celles des patrons ou des hauts fonctionnaires marocains. Profitant de la nuit, un cambrioleur toxicomane tente de s’introduire dans la résidence où vient d’aménager avec sa famille un jeune diplomate de l’Union européenne, Alessandro Missir Di Lusignano, agé de 39 ans.

Lui-même descend d’une vieille famille aristocratique italienne originaire d’Istanbul, illustre depuis l’époque des croisades, tandis que son épouse, Ariane Lagasse de Locht est d’une noble famille belge. Ils se sont installés depuis 3 semaines dans cette villa, avec leurs 4 enfants, un fils de neuf ans et demi, une fille de sept ans, des jumeaux de 5 ans.

L’enchaînement fatal d’une tragédie contemporaine

Et c’est la tragédie, absurde, irrationnelle, brutale. Le cambrioleur, qui a dû se déshabiller pour passer, grâce à sa maigreur, entre les barreaux de la grille des fenêtres, réveille Allessandro Missir Di Lusignano, qui tente de s’opposer à son intrusion : un coup de couteau le blesse, permet au malfaiteur de le ligoter. Mais ses cris et l’agitation ont réveillé sa femme, qui hurle au secours : le couteau se fait homicide, elle meurt avant d’avoir pu attirer l’attention de quiconque.

Ensanglanté, le voleur va alors prendre une douche, laissant assez de temps au diplomate pour se détacher, et prévenir son fils aîné qui téléphone à la police. Sortant de la salle de bain, le cambrioleur s’aperçoit que le chef de famille s’est libéré, il l’assassine à son tour, et, sans s’attaquer aux enfants terrorisés, il s’empare de tout le butin qu’il peut rassembler et se précipite dans la voiture du diplomate, une Peugeot 307 blanche, au volant de laquelle il s’enfuit…

Une courte cavale

Et au volant de laquelle la police le retrouve, mardi 19 septembre, non loin de Rabat. Le meurtrier s’appelle Karim Zimach, il est visiblement dépassé par son crime… La reconstitution à laquelle il s’est livrée jeudi 21 septembre en présence des autorités judiciaires sur les lieux de la tragédie ne laisse guère de doute à la police sur sa culpabilité.

Epilogue rapide ! L’affaire a été résolue en un temps record, et la communauté diplomatique de Rabat se rassure : le crime a bien été perpétré pour un motif crapuleux, et non religieux ou politique, comme le contexte international, marqué par les polémiques sur les propos du Pape Benoît XVI, aurait pu le laisser craindre. La personnalité de l’assassin ne laisse pas de doute non plus sur ses motifs réels. Il n’avait pas planifié d’assassiner ses victimes, il ne cherchait qu’à piller leur demeure… Rabat respire, qui avait craint pire…

Restent les conséquences lamentables du crime : quatre orphelins marqués à vie par cette nuit d’horreur, qui n’entendront plus le rire de leurs parents et pour qui Rabat, malheureusement, restera synonyme d’une perte irréparable.

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