Le Rwanda a posé un grand pas dans le sens du rapprochement avec le Burundi, en rouvrant, lundi, ses frontières avec son voisin. Mais, du côté burundais, tout n’est vraiment pas prêt pour un retour à la normale.
Depuis plusieurs semaines, les tractations en vue de la normalisation des relations devenues très tendues entre le Rwanda et le Burundi à partir de 2015, sont en cours. De part et d’autre la volonté des dirigeants de chacun des pays de tourner la page est affichée. Dans ce sens, le Rwanda a rouvert, lundi 7 mars, ses frontières avec le Burundi. Mais, du côté burundais, c’est le statu quo ; la fermeture n’est point levée. Face aux interrogations qui fusaient de toutes parts, Albert Shingiro, ministre burundais des Affaires étrangères, a dû monter au créneau, pour expliquer la position de son pays.
« La République sœur du Rwanda a pris la décision d’ouvrir ses frontières. C’est une décision souveraine que nous apprécions, que tout le monde apprécie. Mais pour le cas du Burundi, cette décision n’est pas encore prise. Nous sommes en train de normaliser les relations avec le Rwanda. Nous y travaillons encore. Le jour où ce processus de normalisation prendra fin, nous vous mettrons au courant », a-t-il laissé entendre.
Qu’est-ce qui cloche, côté burundais, après les nombreuses rencontres au niveau ministériel qui se sont tenues entre les deux parties, et dont la dernière remonte à quelques jours seulement ? L’on sait qu’il y a eu l’opposition de Kigali à extrader vers le Burundi des auteurs présumés de la tentative de coup d’État contre l’ex-Président Pierre Nkurunziza au moment de son passage forcé vers le troisième mandat en 2015. Le régime de Kigali, de son côté, semble avoir passé un coup de chiffon sur les griefs qu’il avait contre le Burundi qu’il accusait de soutenir les rebelles du Front Démocratique pour la Libération du Rwanda (FDLR).