Le Rwanda rejette les accusations du HCR concernant l’expulsion de migrants du Royaume-Uni


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Le Président rwandais, Paul Kagame
Le Président rwandais, Paul Kagame

Le gouvernement rwandais a rejeté les accusations du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) selon lesquelles les demandeurs d’asile expulsés du Royaume-Uni vers le Rwanda pourraient être réinstallés ailleurs et subir des persécutions.

Le HCR avait averti que le plan britannique d’expulser des demandeurs d’asile vers le Rwanda violait le droit international des réfugiés et mettait les migrants en danger. L’agence onusienne a également exprimé sa crainte que les personnes expulsées vers le Rwanda ne soient ensuite réinstallées dans d’autres pays, où elles pourraient faire face à la persécution. Cependant, le Rwanda a fermement nié ces accusations.

Les migrants relocalisés du Royaume-Uni vers le Rwanda

Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta, a déclaré que son pays avait un bilan solide en matière d’accueil des réfugiés et qu’il continuerait à protéger les droits de toutes les personnes se trouvant sur son territoire. Cette question migratoire est au centre des débats depuis plus de deux ans. Surtout que derrière ce partenariat se cache un accord financier qui prévoit que Londres verse à Kigali 140 millions d’euros.

Le 14 avril 2022, en effet, lors d’une visite au Rwanda, la ministre britannique de l’Intérieur d’alors, Priti Patel, avait saisi l’opportunité pour annoncer que « toute personne entrant illégalement au Royaume-Uni ainsi que ceux qui sont arrivés illégalement depuis le 1er janvier pourront désormais être relocalisés au Rwanda ».

Un premier vol annulé par l’Union Européenne

Le samedi 11 juin, le quotidien The Times rapportait que le roi Charles III avait jugé « consternant » le projet du gouvernement britannique d’expulser des migrants vers le Rwanda. Une sortie qui intervenait à quelques jours de premiers départs prévus. Une source du journal révélait qu’à plusieurs reprises, le roi d’Angleterre avait exprimé en privé son opposition à cette politique migratoire. Seulement, ce premier vol ne partira pas de la Grande-Bretagne.

En effet, sur décision de l’Union Européenne, ce premier vol a été annulé. Malgré tout, Kigali campait sur sa détermination d’accueillir les migrants expulsés par Londres. Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, déclaré que « le Rwanda est prêt à accueillir les migrants lorsqu’ils arriveront et à leur offrir la sécurité et des opportunités dans notre pays ».

Atteinte aux principes fondamentaux des droits humains

En juin 2023, une décision de la Cour d’appel britannique stipulait que le projet du gouvernement britannique de relocaliser les demandeurs d’asile au Rwanda était illégal. Décision qu’avait à l’époque contesté Kigali. Mi-novembre 2023, la Cour suprême britannique rendait sa décision sur le sujet et rejetait tout bonnement cette proposition.

Alors que le successeur de Boris Johnson comptait mettre en application la mesure, l’ONU s’invite aux débats. Rishi Sunak en a fait le socle de sa politique de lutte contre l’immigration clandestine, considérant cette mesure comme une « priorité nationale urgente ». Sauf que mi-février 2024, l’ONU jugeait que le projet de loi porte atteinte aux principes fondamentaux des droits humains.

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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