Le Rwanda lance la première campagne de vaccination contre le Mpox sur le continent


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Variole du singe
Un cas de variole du singe

Le Rwanda lance la première campagne de vaccination contre le mpox en Afrique, marquant une étape clé dans la lutte contre l’épidémie qui continue de toucher le continent.

Le Rwanda entre dans l’histoire en lançant la première campagne de vaccination contre le mpox (anciennement variole du singe) en Afrique, alors que l’épidémie continue de ravager le continent. Dans un contexte d’inquiétude croissante, cette campagne marque un tournant important dans la lutte contre cette maladie virale, qui a déjà fait des milliers de victimes. Comment cette initiative est-elle perçue, et quels défis restent à relever pour contrôler l’épidémie ?

Un tournant pour la santé publique en Afrique

Le 17 septembre 2024, le Rwanda a lancé la première campagne de vaccination contre le mpox en Afrique, ciblant les populations à haut risque dans sept districts frontaliers de la République Démocratique du Congo (RDC). Ce choix stratégique n’est pas anodin, car la RDC est considérée comme l’épicentre de l’épidémie. Selon les autorités sanitaires rwandaises, environ 300 personnes ont déjà reçu le vaccin, une première dans une région encore fortement touchée par le virus.

Ngashi Ngongo, chef de cabinet de l’agence sanitaire de l’Union africaine (Africa CDC), a détaillé lors d’une conférence de presse l’importance de cette première phase, qui précède le lancement d’une campagne similaire en RDC prévue pour octobre.

Un virus toujours hors de contrôle

Malgré cette avancée, la situation reste préoccupante. Le mpox continue de se propager dans 15 pays africains, avec plus de 6 000 cas confirmés et 738 décès à ce jour. Jean Kaseya, directeur de l’Africa CDC, a déclaré que le virus « n’est pas sous contrôle », mettant en lumière la recrudescence de nouveaux cas et l’apparition d’un variant plus agressif, le clade 1b.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a récemment élevé son niveau d’alerte pour cette épidémie, en raison de sa propagation rapide et des difficultés à la contenir dans des régions déjà fragilisées par des conflits armés et d’autres crises sanitaires comme la rougeole et la varicelle.

Des mesures préventives ciblées

Le ministère rwandais de la Santé a expliqué que cette campagne de vaccination cible principalement des groupes à haut risque, tels que le personnel médical, les travailleurs transfrontaliers et ceux du secteur touristique. La région frontalière avec la RDC, qui attire des touristes venus admirer les célèbres gorilles de montagne, est particulièrement sensible à la propagation du virus.

Dans les semaines à venir, les campagnes de vaccination doivent s’intensifier pour tenter de contenir le virus, notamment dans les zones rurales où l’accès aux soins reste limité. Le défi pour les autorités sanitaires sera d’assurer une couverture vaccinale suffisante et d’éduquer les populations sur l’importance de cette vaccination, surtout face à des variants inconnus.

Le rôle crucial du vaccin MVA-BN

La campagne rwandaise s’appuie sur le vaccin MVA-BN, fabriqué par la société Bavaria Nordic A/S, qui a été récemment préqualifié par l’OMS. Ce vaccin est administré en deux doses à quatre semaines d’intervalle et a montré une efficacité de 82 % lorsqu’il est administré avant l’exposition au virus. Cependant, son efficacité baisse après l’exposition, d’où l’urgence d’agir rapidement.

Jusqu’à présent, environ 200 000 doses de ce vaccin ont été livrées à la RDC par l’Union européenne, et les États-Unis en ont fourni environ 50 000. Cette mobilisation internationale vise à soutenir les efforts des pays africains les plus touchés par l’épidémie, bien que la distribution du vaccin reste un défi logistique de taille.

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