Le remplacement de Foday Sankoh par le général Issa Sessay à la tête du RUF laisse-t-il présager une reprise du processus de paix en Sierra-Léone ? La méfiance règne.
Foday Sankoh, chef emblématique et charismatique du Front Révolutionnaire Uni (RUF), est mis à l’écart du mouvement qu’il a lui-même créé et qu’il a lancé dans une guerre civile sans merci, ravageant la Sierra Leone depuis 1991. En effet, arrêté par le gouvernement de Freetown en mai dernier, Sankoh s’apprête à être jugé pour offenses aux droits de l’Homme. L’homme fort du RUF en prison, ainsi que la plupart des » politiques » du mouvement, le RUF se devait de trouver un nouveau chef.
C’est chose faite depuis hier, puisque le mouvement révolutionnaire a officiellement désigné son nouveau leader. L’heureux élu est le général Issa Sessay. Il est jeune – une trentaine d’années – mais détient une bonne expérience du terrain, puisqu’il était depuis fin 1999 commandant en chef militaire de la rébellion, après avoir commandé les forces du RUF dans le Nord du pays.
Mais un nouveau chef pour le RUF signifie-t-il un nouveau départ pour la Sierra Leone ? Il est encore trop tôt pour le dire, et du côté des politiques et des observateurs on affiche une prudence méfiante de rigueur. Le jeune général sera-t-il capable de remettre en route le processus de paix ? On s’inquiète en premier lieu de son autorité réelle.
Un leader sous surveillance
Car même si Foday Sankoh a accepté le choix de son mouvement, il désigne dans une lettre manuscrite Issa Sessay comme » président intérimaire du mouvement rebelle « , apprend-t-on sur l’Agence Pana. Bien qu’il soit en prison Sankoh n’a apparemment pas envie de lâcher totalement son pouvoir. Sessay va devoir s’affirmer au sein du RUF, et donner rapidement des gages de bonne volonté à la communauté internationale.
Le RUF a d’ores et déjà annoncé qu’il remettra bientôt à l’ONU les armes qu’il avait saisies sur les Casques Bleus en mai dernier. Mais » bientôt » c’est quand ?