Le Royaume-Uni et le Rwanda ont signé un nouvel accord visant à expulser dans ce pays africain des migrants arrivés illégalement en Grande-Bretagne. Le nouveau traité garantit à la justice britannique que le Rwanda ne renverra pas les candidats à l’immigration vers un autre pays.
C’est un nouvel accord qui a été signé, ce mardi, entre le Rwanda et la Grande-Bretagne. Le nouvel accord a été signé à Kigali, la capitale du Rwanda, par le ministre britannique de l’Intérieur James Cleverly et le ministre rwandais des Affaires étrangères Vincent Biruta. Une nouvelle tentative du gouvernement britannique de mettre en œuvre une politique controversée, qui avait été suspendue par la justice britannique, en novembre dernier.
« Un rôle à jouer dans cette crise de l’immigration clandestine »
« Nous avons poursuivi ce partenariat avec le Royaume-Uni parce que nous pensons que nous avons un rôle à jouer dans cette crise de l’immigration clandestine », a assuré Vincent Biruta, en conférence de presse. De son côté, James Cleverly a déclaré avoir « une immense admiration pour le gouvernement rwandais, qui a reçu de nombreuses critiques ». L’officiel britannique est d’avis que « cet accord répondra aux préoccupations de la Cour suprême ».
Ce nouvel accord répond à une des principales préoccupations de la justice britannique, en garantissant que le Rwanda ne renverra pas les migrants vers un autre pays. Les migrants qui arriveront illégalement au Royaume-Uni seront transférés au Rwanda, où ils pourront demander l’asile. Si leur demande d’asile est rejetée, ils pourront être réinstallés au Rwanda ou dans un autre pays tiers. Dans ledit accord, le Royaume-Uni s’engage à garantir les droits fondamentaux des migrants transférés au Rwanda.
Un accord qui soulève une vague d’indignation
« Il est clair que le Rwanda est un pays sûr, et nous travaillons à un rythme soutenu pour faire avancer ce partenariat afin d’arrêter les bateaux et sauver des vies », a indiqué James Cleverly. Londres s’engage en outre à verser au Rwanda 120 millions de livres sterling, soit 140 millions d’euros, sur une période de cinq ans. Une enveloppe qui permettra de financer le programme. Un accord vivement critiqué par les défenseurs des droits humains. Ces derniers l’accusent d’être inhumain et de violer le droit international.
Même en Grande-Bretagne, cette décision soulève une vague d’indignation. L’opposition travailliste au Royaume-Uni a critiqué l’accord, le qualifiant de scandaleux et de désastreux. A l’heure actuelle, difficile de savoir si l’accord aura un impact significatif sur le flux migratoire vers la Grande-Bretagne. Dans tous les cas, l’accord devra d’abord être ratifié par les Parlements britannique et rwandais. Il n’est pas exclu que l’opposition au Rwanda bloque la ratification de cet accord jugé controversé.