Le retrait des forces françaises du Niger : Un tournant dans la lutte antidjihadiste au Sahel


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Opération Barkhane
Opération Barkhane

Le 22 décembre 2023 marquera la fin d’une ère avec le départ des derniers soldats français du Niger, concluant ainsi huit années de présence militaire dans cette nation sahélienne. Cette décision, initiée par le président français Emmanuel Macron en septembre et répondant à la demande des nouveaux dirigeants nigériens post-coup d’État de juillet 2023, soulève des questions quant à l’avenir de la lutte contre le djihadisme dans la région.

Historique de la présence française

Depuis 2014, les forces françaises, déployées dans le cadre de l’opération Barkhane, ont été un pilier essentiel dans la lutte contre les groupes djihadistes au Sahel. Leur mission comprenait de nombreuses opérations militaires visant à réduire l’influence des djihadistes, mais s’est aussi soldée par la perte de plus de 50 soldats français. Aujourd’hui, il ne reste que 157 soldats français au Niger dont 75 logisticiens. Ils étaient 1500 il y a un an.

Le retrait français laisse un vide sécuritaire, poussant les autorités nigériennes à envisager un renforcement de leurs forces de sécurité. Il y a des craintes légitimes quant à la détérioration de la situation sécuritaire au Niger et dans la région sahélienne. C’est pourquoi le pouvoir militaire du Niger travaille actuellement à la constitution d’une nouvelle force militaire régionale avec ses voisins du Mali et du Burkina-Faso.

Réactions et implications internationales

Cette décision a suscité des critiques, notamment de la part des États-Unis et d’autres alliés occidentaux, qui redoutent un affaiblissement de la lutte antidjihadiste mais aussi une influence croissance de la Russie, à travers la milice Wagner. Les forces armées nigériennes, ayant longtemps bénéficié du soutien français, doivent aujourd’hui conclurent de nouveaux partenariats stratégiques.

Le départ des troupes françaises du Niger représente un moment charnière dans la lutte antidjihadiste au Sahel. L’avenir de la stabilité régionale dépendra largement de la capacité du Niger à sécuriser son territoire et à établir des collaborations internationales efficaces dans un contexte géopolitique en constante évolution. La mise en place d’une nouvelle force régionale, pilotée par les pays africains, pourrait être un succès important, mais elle dépendra aussi des moyens financiers et logistiques qui pourront être investis.

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