La Banque africaine de développement reviendra à son siège social d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, à la rentrée 2008-2009. L’annonce a été faite Antoine Bohoun Bouabré, le ministre ivoirien du Plan et du développement.
La Banque africaine de développement (BAD) quittera son siège de relocalisation de Tunis pour son siège social d’Abidjan à la rentrée 2008-2009, a annoncé jeudi le ministre ivoirien du Plan et du développement Antoine Bohoun Bouabré, dans un entretien avec l’envoyé spécial de la PANA à Shanghai.
« Notre plaidoyer a été entendu par le Conseil des gouverneurs. Sur les 16 gouverneurs qui se sont exprimés à Shanghai, tous ont estimé que l’accord de Ouagadougou conforte les espoirs de paix en Côte d’Ivoire », a-t-il dit, à l’issue des Assemblées annuelles de la BAD tenues mercredi et jeudi.
« Pour l’heure, les conditions d’un retour immédiat ne sont pas réunies. Le Conseil a suivi notre demande en réaffirmant que le siège social de la banque demeure à Abidjan. Il a également dit dans sa résolution que nous procéderons en avril 2008 à une réévaluation de la situation », a indiqué M. Bouabré.
Il a qualifié de « purement pratique » le délai de 12 mois retenu par les Assemblées annuelles de l’institution, assurant que ce délai sera suffisant pour organiser le retour des activités opérationnelles de la BAD à Abidjan et pour permettre le déménagement de son personnel.
« On ne déplace pas une banque comme on déplace une valise le soir. La Direction a besoin du temps nécessaire pour ramener les activités de la banque à Abidjan; les employés ont eux aussi besoin du temps pour réinscrire leurs enfants dans les écoles ivoiriennes », a-t-il convenu.
Soulignant les progrès accomplis par son pays avec l’accord de Ouagadougou, il a appelé les Ivoiriens à « tout mettre en oeuvre » pour rendre possible le déménagement de la BAD à Abidjan.
« J’appelle l’ensemble des Ivoiriens à prendre conscience des enjeux de la paix pour notre pays. Je les appelle à s’inscrire dans la dynamique des accords de Ouagadougou afin que le retour de la BAD à Abidjan devienne effectif », a-t-il encore dit.
Dans une résolution spéciale adoptée à l’issue de leurs travaux, tout en prenant acte de l’évolution de la situation socio-politique en Côte d’Ivoire, les Assemblées annuelles ont estimé que « le pays hôte n’est pas encore propice à un retour immédiat des opérations de la Banque à son siège ».
La BAD avait, rappelle-t-on, quitté son siège social d’Abidjan en 2003, expliquant que la rébellion armée déclenchée en septembre 2002 dans le nord de la Côte d’ivoire rendait impossible la poursuite de ses activités sur le territoire ivoirien.