La justice passe l’ex-gouvernement de la République sénégalaise au crible. Une enquête a été ouverte mercredi dans le cadre de l’affaire des biens mal acquis pour juger de l’enrichissement illicite des dignitaires de l’ancien régime.
Le procureur de la République sénégalaise a annoncé dans un communiqué, mercredi 30 mai, l’ouverture d’une information judiciaire sur les biens mal acquis des dignitaires de l’ex-gouvernement. Ils ont été les premiers interrogés dans le cadre de l’audit de la gestion de l’ancien régime. Le président du Sénat,Pape Diop et l’ancien ministre de la Solidarité Farba Senghor ont également été interrogés pour s’expliquer sur les origines de leurs biens. L’un nie les faits tandis que l’autre les reconnait.
Dans le cadre de l’enquête sur l’enrichissement illicite, les deux anciens dignitaires du régime d’Abdoulaye Wade ont dû s’expliquer auprès des gendarmes, quant à la provenance de leurs biens dont la valeur serait de l’ordre de plusieurs milliards de francs CFA. Farba Senghor a ainsi déclaré devant les enquêteurs qu’il « n’a aucun compte bancaire à l’étranger, ni aucun immeuble à Dakar ». Pape Diop, ancien maire de Dakar, est, lui, interrogé dans le cadre de sa gestion de la capitale. Le nouveau régime cherche donc à savoir par quels biais Pape Diop s’est retrouvé détenteur d’une fortune colossale et comment il est arrivé à se constituer un des patrimoines fonciers les plus importants du Sénégal. Ces deux personnalités politiques doivent de nouveau être entendues ce vendredi.
Karim Wade sommé de rester au Sénégal
Par ailleurs, les enfants de l’ex-président Abdoulaye Wade ainsi que Doudou Wade et Ousmane Ngom doivent être auditionnés ce vendredi 1er juin. Karim Wade a, quant à lui, reçu l’ordre de ne pas quitter le pays ce qui a provoqué la colère de son père qui estime que « ce n’est pas bien, les gens ne peuvent pas voyager. Je suis pour les audits. Il faut les démarrer à partir de 2000 ». Karim Wade a eu des responsabilités et des chantiers à gérer. Le fait qu’il soit convoqué constitue tout un symbole pour le peuple sénégalais qui estime qu’il « a fait trop de mal dans ce pays ».
Tous les moyens de répression de l’Etat sont utilisés pour dénoncer les biens mal acquis de l’ancien régime ce qui n’est pas du goût du parti démocratique sénégalais (PDS) qui déclare que « c’est la politique qui est derrière ces auditions ». Selon eux, le gouvernement au pouvoir tente de déstabiliser le PDS en vue des élections législatives prévue le 1er juilllet.
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