Le RDC se couvre des fleurs de la paix


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C’est ce mardi matin, que les participants à la rencontre de Pretoria ont enfin signé l’accord de paix. Le texte paraphé par les différents négociateurs prévoit un partage du pouvoir pour une période de transition de deux ans pendant laquelle Joseph Kabila conservera la présidence, assisté de quatre vice-présidents issus des quatre grandes composantes des pourparlers.

« Les fleurs de la paix vont bientôt parfumer le superbe Congo », a déclaré le médiateur des Nations unies, Moustapha Niasse, en commentant l’ accord signé ce mardi à Pretoria. La formule est certes belle et l’espoir permis mais qu’il a été long et laborieux à voir le jour, cet accord dit de la dernière chance. Il aura fallu dix jours de négociations ardues et d’âpres tractations pour produire le document final .

L’accord de Pretoria, prosaïquement nommé Accord global et inclusif fixe le mécanisme d’un gouvernement de transition de deux ans en RDC basé sur un partage du pouvoir. Sous la présidence de Joseph Kabila, un gouvernement d’unité nationale, devra conduire le RDC à ses premières élections libre depuis son accession à l’indépendance en 1960. Il est censé également mettre fin à l’une des guerres les plus meurtrières du continent africain qui, en quatre ans, a fait 2.5 millions de morts, en majorité des civils, et a impliqué au plus fort des affrontements pas moins de 7 pays.

Le pouvoir à quatre

Les quatre composantes de la société congolaise (Le gouvernement, le MLC, le RCD-Goma et l’opposition non armée) devraient se partagent 36 porte feuilles ministériels et 25 postes de vice-ministres dont une partie sera attribuée aux mouvements rebelles mineurs RCD-ML et RCD-N, ainsi qu’aux milices Maï-Maï pro-gouvernementales.

L’un des points le plus épineux et qui a retardé lundi d’environ 12 heures la convocation de la séance plénière de signature, a été celui de l’attribution du poste de la présidence de l’assemblée nationale qu’exigeait le MLC (Mouvement de Libération du Congo), ce à quoi étaient fermement opposés et le gouvernement de Kinshasa et le RCD (Le Rassemblement congolais pour la démocratie).

Un compromis a été trouvé in extremis, spécifiant que la présidence de l’assemblée serait pourvue « à la discrétion du MLC », ce qui laisse une possibilité théorique que ce poste soit attribué à une personnalité ne provenant pas des rangs de ce mouvement. Mais le gouvernement a néanmoins émis au moment de la signature une réserve quant à l’attribution du poste à un membre du MLC.

Des négociations sous fortes pressions

Si l’on peut se réjouir du résultat final des négociations politiques, conduites brillamment par l’ex Premier ministre sénégalais, Moustapha Niasse, les belligérants ont toutes été soumis à de fortes pressions de la part de la communauté internationale.  » Nous avons subi de très fortes pressions « , a avoué Bene M’Poko,l’ambassadeur de la RDC en Afrique du Sud, , membre de la délégation gouvernementale. L’Afrique du Sud qui s’est beaucoup dépensée pour aider les leaders politiques congolais à harmoniser leurs vues autour des principes directeurs devant guider la période de transition, ne pouvait permettre un nouvel échec. Les négociations de Pretoria, dont c’était le troisième round et qui avaient été entamées en octobre dernier, ont été conduites sous la co-médiation des Nations Unies en la personne du sénégalais Moustapha Niasse, et de l’Afrique du Sud en la personne du ministre Sydney Mufamadi .Elles suivaient une première session de longs pourparlers en février à Sun City, une cité de villégiature du nord de l’Afrique du Sud, qui avait donné lieu à un premier accord qui n’avait jamais pu être appliqué.

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