Le RCD relance le débat sur la peine de mort en Algérie


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Le débat sur la peine de mort est relancé en Algérie où cette sanction est encore en vigueur. Après avoir proposé un projet de loi visant à ce que la peine capitale soit abolie, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) a organisé lundi une rencontre à l’Assemblée populaire nationale sur ce thème.

Notre correspondant en Algérie

La législation algérienne, qui prévoit la peine de mort pour bon nombre de délits, y compris des crimes ordinaires, connaîtra t-elle un changement ? Un grand débat a été lancé par le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) à ce sujet.
La députée de ce parti, qui compte 19 sièges au Parlement algérien, Maître Lila Hadj Arab, estime qu’il « est nécessaire d’abolir cette peine barbare du système juridique algérien ».

Parmi les délits capitaux prévus par les lois de ce pays, l’on citera la haute trahison, la tentative de renversement du régime ou les actes d’instigation, la destruction du territoire, le sabotage des services publics ou de l’économie, les massacres, l’appartenance à des bandes armées ou à des mouvements insurrectionnels, la falsification, l’homicide, les actes de torture ou de cruauté, le viol d’enfants et le vol aggravé.
En 1992, la peine capitale a été étendue aux actes terroristes. Mais aucune peine, à une exception près, n’a été exécutée depuis 1993, quand l’ex-président Liamine Zeroual a déclaré un moratoire sur les exécutions. Seuls sept islamistes qui avaient participé à l’attentat à la bombe ayant ciblé le hall de l’aéroport international d’Alger le 26 août 1992 (9 morts et 128 blessés) ont été exécutés.

L’Algérie, troisième pays prononçant le plus de peines capitales au monde

En 2006, le Parti des travailleurs a élaboré un projet de loi pour abolir la peine de mort. Mais huit formations politiques ont refusé de soutenir le projet. En 2007, l’Algérie a condamné 271 personnes à mort, le classant ainsi troisième sur la liste de 51 pays qui prononcent encore des peines de mort, selon Amnesty International. La Chine était première sur la liste avec plus de 1800 peines de mort, suivie du Pakistan avec plus de 307. Durant la même année, l’Algérie était le seul pays arabe à voter pour la résolution de l’ONU demandant un moratoire sur l’application de la peine de mort.

Pour répondre aux exigences mouvantes du monde moderne en terme de réformes juridiques, les députés du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de Saïd Saadi ont déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale une proposition de loi portant sur l’abolition de la peine capitale.
Maître Amar Zaidi, militant des droits de l’homme, estime que l’abolition de la peine capitale en Algérie « est une urgence ». « Les délits capitaux, poursuit t-il, n’ont aucune raison d’être, d’autant que nul ne peut détenir le droit de vie ou de mort des Hommes ».

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