Le Professeur Laurent Bado, candidat à la présidentielle de novembre 2005, propose aux Burkinabé de juguler la pauvreté en 5 ans et de faire du Burkina Faso un pays émergent au bout de 10 ans.
Très connu des milieux universitaire et scolaire, cet enseignant à la faculté des Sciences juridiques et politiques soutient, à la faveur de la campagne électorale en cours au Burkina, que s’il est élu au soir du 13 novembre, il se donnera trois ans pour sortir le Burkina de la misère populaire et deux ans pour asseoir le processus d’un développement durable.
La cinquantaine révolue, le Pr Bado propose aux Burkinabé, un projet de société bâti autour du modèle social qu’il a dénommé le «Grégarisme africain». Cette idéologie politique se situe selon lui, entre le libéralisme et le socialisme.
Qualifié de voie originale de développement, le Grégarisme
africain, de l’avis de son initiateur, est le capitalisme
populaire, équidistant du capitalisme d’Etat et du capitalisme privé.
Des réformes indispensables
Pour le Pr Bado, les réformes indispensables pour sortir le pays de la misère s’articulent autour de quatre axes ; à savoir défendre et promouvoir les valeurs culturelles, changer le cadre de vie des Burkinabé, restaurer les institutions et refondre l’économie.
Pour défendre et promouvoir les valeurs culturelles, cet homme atypique propose de protéger la cellule familiale, de sauvegarder les bonnes moeurs, de moderniser le statut de la femme, de promouvoir les arts et lettres et de revaloriser la chefferie coutumière.
Cet intellectuel atypique, clame aux populations à chacun de ses meetings, qu’il n’est pas venu quémander leurs voix ; mais plutôt leur montrer un chemin, celui pouvant sortir le pays de la souffrance et lui offrir un avenir radieux.
«Vous serez comptable de ce qui va survenir si vous ne choisissez pas cette voie originale de développement», prévient-il à tous ses passages dans les différentes localités du pays, précisant qu’il n’a pas d’argent à leur offrir.
Pour changer le cadre de vie des Burkinabé, Laurent Bado propose de garantir les droits des travailleurs, d’organiser la paysannerie, d’assurer la santé et la sécurité de tous, l’éducation pour tous sans déperdition, ni chômage des intellectuels, de créer un environnement sain et de développer les sports et loisirs.
un programme de société
Son programme de société pour restaurer les institutions
publiques est basé sur le rétablissement du service public, la réglementation de la création de partis politiques et la guerre contre le nomadisme politique.
Selon le Pr Bado, la refonte de l’économie exige la mise en
oeuvre de nouvelles politiques agricole, industrielle, artisanale et commerciale, en rapport avec le Grégarisme et en mettant l’accent sur la construction de barrages, l’actionnariat populaire, l’installation de jeunes ruraux par communauté de production et l’acquisition d’équipements modernes.
L’homme qui refuse de distribuer des gadgets lors de ses
meetings, est cependant accusé, à tort ou à raison, dans une affaire de 33 millions de FCFA que lui aurait remis le président sortant, afin de lui permettre de battre campagne après son départ de l’Opposition burkinabé unie (OBU), une coalition de partis opposés à Blaise Compaoré.
Les résultats du sondage du Centre pour la gouvernance
démocratique (CGD) réalisé en septembre rappelle t-on, le
classaient 4e, après Blaise Compaoré, Me Bénéwendé Sankara et le Pr Ali Lankoandé à l’élection présidentielle du 13 novembre.
Candidat sous la bannière du Parti de la renaissance (PAREN), le Pr Bado dit ressembler, de profil, à Vladimir Lénine, et entend sortir victorieux des urnes pour appliquer sans entrave, son Grégarisme africain.
On rappelle que douze candidats dont le président sortant, Blaise Compaoré, candidat à sa propre succession, sont en lice au Burkina, pour l’élection présidentielle du 13 novembre 2005.