En grande difficulté financière, qui l’a contraint à réduire ses activités, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) est à la recherche d’au moins 1 milliard de dollars.
Décidément la crise économique cause des dégâts partout. Même le Programme alimentaire mondial (PAM), qui a drastiquement réduit ses missions faute de moyens financiers, n’est pas épargné. L’organisation internationale a estimé ses besoins non couverts en 2014 à un 1 milliard de dollars, soit 740 millions d’euros. « Nous avons un écart de 1 milliard de dollars entre nos besoins identifiés et nos recettes prévues », a affirmé sa directrice Ertharin Cousin en Australie.
Le PAM manque cruellement de nourriture pour les déplacés notamment en Centrafrique, au Zimbabwe, en République démocratique du Congo (RDC), à Madagascar, au Mali, au Niger, au Kenya ou encore en Haïti.
D’autant que l’agence onusienne doit supporter le coût de ses interventions en Syrie, qui nécessitent 40 millions de dollars par semaine, où 4,25 millions de personnes ont besoin d’aide alimentaire. Seulement le « PAM ne peut accéder de façon continue à des centaines de milliers de Syriens isolés par les combats, mais lorsqu’il le peut, cela change beaucoup de choses pour les bénéficiaires », a précisé la responsable Etharin Cousin.
L’Arabie Saoudite et la Chine appelées à injecter des fonds
L’organisation peinent également à acheminer son aide aux réfugiés. En Centrafrique, par exemple, 50 camions du PAM sont toujours bloqués à la frontière en attendant une escorte armée. « Nous prévoyons d’acheminer l’aide par voie aérienne la semaine prochaine du Cameroun à Bangui. Mais ces opérations sont plus coûteuses et moins de personnes bénéficieront de l’aide », a déploré Catherin Cousin. Pour sortir la tête hors de l’eau, le PAM envisage de mobiliser davantage de donateurs privés et individuels comme l’Unicef, qui se finance ainsi à 60%, contre 5% seulement pour le PAM.
L’organisation compte également élargir sa base de donateurs traditionnels comme le Royaume-Uni, la France ou les Etats-Unis, en sensibilisant des pays comme la Chine et l’Arabie saoudite. D’après Catherin Cousin, « ils commencent à venir, nous avons reçu une donation de la Chine à la fin de l’an dernier, de même que de l’Arabie saoudite, pour nos missions en Syrie, mais nous espérons qu’ils deviennent, comme l’Australie, des donateurs réguliers et fiables ».