Le professeur de philosophie Camerounais Denis-Ghislain Mbessa publie « Les Rongeurs de troncs »


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rongeurs

Entre essai et conte philosophique, un texte engagé qui défend habilement les valeurs et richesses des cultures africaines.

Au village de Dibi, Pepe’Ékani est le seul qui escalade encore les hauteurs vertigineuses des palmiers pour recueillir leur précieuse sève. Nul ne s’y trompe, le vin de palme qu’il confectionne est bien meilleur que celui des « rongeurs de troncs », ces hommes qui abattent les arbres avant de les tailler avec des dents de métal, semblables aux crocs avides de l’Occident qui grignotent petit à petit les traditions africaines. Pourtant, Pepe’Ékani est le dernier à se battre pour préserver ces traditions. Quand il aura disparu, qui saura encore produire le vin de palme ancestral ?

Face à une identité africaine en voie de disparition, Denis-Ghislain Mbessa rappelle, dans cet essai vibrant aux allures de contes philosophiques, les richesses et les valeurs d’une culture africaine que l’occidentalisation menace d’exterminer

L’auteur

Denis-Ghislain Mbessa est né en 1985 à Nkolmekok, auCameroun. Après l’obtention de son baccalauréat A2 (latin-allemand) en 2002, il fait des études de philosophie d’abord au Grand Séminaire Saint Thomas d’Aquin de Bamenda etensuite à l’Université de Yaoundé I. Major de la 48e promotion de philosophie de l’ENS de Yaoundé, il est, depuis 2009, professeur des lycées et, depuis 2017, enseignant vacataire au département
de philosophie de l’Université de Yaoundé I. Titulaire du doctorat Ph.D en philosophie morale et politique, il est aussi traducteur en free-lance.

Extrait

Or, de plus en plus, une lourde obscurité pèse au-dessus de la tradition africaine avec le phénomène sans cesse grandissant de l’occidentalisation du monde qui s’est déguisé en mondialisation. Au plus profond de nos villages, nous perdons nos valeurs traditionnelles au profit des « merveilles » de l’Occident. Au village, on voit de moins en moins d’hommes cueillir du vin de palme en grimpant vers la cime des palmiers. De plus en plus, les palmiers sont abattus, élagués, écimés et taillés. À l’allure où cette activité prospère, nous risquons fatalement de les perdre. La chose à éviter, c’est de croiser les bras. Il nous faut impérativement conserver notre boisson naturelle tout en embrassant lucidement les valeurs positives des cultures étrangères. Comment faire pour réussir un tel syncrétisme ?

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