L’ancien candidat à la présidence de la République de Guinée est détenu depuis la fin de 1998. Il est accusé de complots contre l’Etat mais clame son innocence.
Alpha Condé, candidat d’opposition à l’élection présidentielle de décembre 1998 en Guinée et arrêté dans les jours suivant le scrutin pour » tentative de quitter le pays « , est jugé depuis le 13 avril par la Cour de Sûreté de l’Etat guinéen siégeant à Conakry. Cette instance d’exception, créée en 1977, a pour vocation de » juger » les ennemis du régime, dans un pays où la peine de mort est prévue et encore souvent appliquée pour des motifs politiques.
Alpha Condé est le leader du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) et le principal représentant de l’opposition au régime du président Lansana Conté. De nombreux observateurs étrangers, notamment dans les pays voisins de la Guinée – Conakry, jugent arbitraire la détention de Condé, de même que les faits qui lui sont reprochés – pour lesquels il encourt la peine de mort.
Procès monstre
Depuis son arrestation, le leader du RPG s’est vu accusé de vouloir attenter à la vie du président guinéen, dans le cadre d’un projet de coup d’Etat mené avec la complicité de pays étrangers. Désignés par l’accusation comme faisant partie de » la sous-région « , ces pays sont, à en croire des proches du pouvoir à Conakry, le Libéria et le Burkina Faso. Le Sénégal est également tenu en suspicion par Lansana Conté, depuis que l’ancien président Abdou Diouf avait, dans les années 80, offert sa protection à Alpha Condé.
Selon l’AFP, » une foule nombreuse » s’est déplacée pour encourager Alpha Condé au premier jour de son procès. Le leader du RPG est jugé en compagnie de 47 coaccusés.