Dans un discours solennel prononcé dimanche devant les deux chambres du Parlement au Palais des Nations d’Alger, le président Abdelmadjid Tebboune a dressé un tableau de la situation économique et politique de l’Algérie, tout en réaffirmant les positions diplomatiques du pays.
Dans un discours à la Nation prononcé ce dimanche 29 décembre 2024 devant les deux chambres du Parlement au Palais des nations, Club des Pins, à Alger, le chef de l’État algérien Abdelmadjid Tebboune a mis l’accent sur la transformation économique du pays. Rappelant que tout était à construire lors de l’Indépendance, il a souligné que « tous les indicateurs économiques et financiers de l’Algérie sont au vert« .
Cette affirmation s’appuie notamment sur les évaluations positives des institutions financières internationales, notamment la Banque mondiale et le FMI. Le nouveau modèle économique algérien, qui privilégie la diversification et l’entrepreneuriat, semble porter ses fruits, particulièrement dans le domaine des start-ups et des PME.
Dans une démarche d’ouverture significative vers la diaspora, le président a lancé un appel direct aux investisseurs algériens de l’étranger : « Investissez dans votre pays et combattez ceux qui le combattent, la loi sur l’investissement ne changera pas avant dix ans. » Cette garantie de stabilité législative sur une décennie représente un engagement fort pour sécuriser les investissements.
Jeunesse et innovation, gouvernance et réformes institutionnelles
Le président a particulièrement mis en avant le rôle de la jeunesse dans le renouveau économique du pays. « Nos jeunes représentent une nouvelle génération intègre qui a les mains propres et ne se livre pas à la surfacturation« , a-t-il déclaré, soulignant leur contribution croissante au développement national à travers les start-ups. Cette confiance accordée aux jeunes entrepreneurs s’inscrit dans une stratégie plus large de modernisation de l’économie algérienne.
Sur le plan de la gouvernance, Tebboune a annoncé plusieurs chantiers majeurs, notamment une révision prochaine des lois sur les collectivités locales. L’objectif affiché est de « rebâtir l’État de droit et la démocratie véritable« . La lutte contre la corruption demeure une priorité, avec un engagement renouvelé de l’État dans ce domaine et des réformes judiciaires visant à restaurer la confiance des citoyens.
Diplomatie et engagements internationaux
Au niveau international, l’Algérie maintient ses positions historiques, particulièrement sur les questions palestinienne et sahraouie. En tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, le pays mène une « bataille pour la cause palestinienne« , selon les termes du président. Sur la question du Sahara occidental, Tebboune a réaffirmé la position algérienne en faveur de l’autodétermination, précisant que « l’idée d’autonomie est une idée française et non marocaine. »
Le président a exprimé sa conviction que l’Algérie est « en bonne voie pour rejoindre, d’ici quelques mois, les pays émergents« . Cette ambition s’appuie sur une approche multidimensionnelle combinant réformes économiques, modernisation institutionnelle et engagement international.
Au début de ce second mandat, le discours présidentiel traduit une volonté de transformation profonde de l’Algérie, tout en maintenant un équilibre entre modernisation économique et préservation des positions diplomatiques traditionnelles du pays.
« L’Algérie d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier« , a souligné le président, marquant ainsi sa détermination à poursuivre les réformes engagées tout en préservant les valeurs fondamentales du pays.