Dès le 1er janvier 2013, le salaire minimum sera doublé au Soudan, a ordonné dimanche le président Omar el-Béchir. Il souhaite ainsi faire face à la flambée des prix qui frappe le pays depuis qu’il a fait scission avec le Soudan du Sud et faire taire la grogne à son encontre.
Contre toute attente, le président Omar el-Béchir a ordonné dimanche le doublement du salaire minimum soudanais. Il passera à 425 livres soudanaises, soit 61 dollars. Une mesure qui s’appliquera dès le 1er janvier. « Une augmentation nécessaire », selon l’économiste Mohamed Eljack Ahmed de l’université de Khartoum, qui s’est confié à l’AFP, mais « très difficile à réaliser, le gouvernement n’ayant pas réduit ses dépenses personnelles ». Toutefois cette mesure, qui ne concerne que les fonctionnaires, « reste insuffisante », estime-t-il. D’après lui, « ce nouveau salaire minimum représente un quart du salaire minimum réellement nécessaire, au vue des conditions présentes ».
Grogne contre la vie chère
Seulement, en décidant d’augmenter le salaire minimum, le chef d’Etat soudanais entend faire taire la contestation contre son régime. En Juin, juillet et août, des milliers de Soudanais, dont des étudiants, sont descendus dans les rues de Khartoum pour protester contre la vie et les mesures d’austérité qu’il a prises. Les protestataires contestaient entre autre contre la hausse des prix des denrées alimentaires et la hausse de 50% du prix du carburant.
L’économie soudanaise est en effet très mal au point depuis que le Soudan du Sud a pris son indépendance, le 9 juillet 2011. Le pays a perdu trois quart de ses revenus pétroliers. Les prix ont flambé. L’inflation a atteint des taux record, allant jusqu’à 46% en novembre dernier. La monnaie a chuté. Selon les Nations-Unies, 47% des Soudanais vivaient sous le seuil de pauvreté en 2010.