Le président malien refuse une Côte d’Ivoire xénophobe


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Drapeau du Mali
Drapeau du Mali

La deuxième rencontre entre le président malien Alpha Oumar Konaré et son homologue ivoirien, Laurent Gbagbo, était très tendue. Même en langage diplomatique des plus hermétiques, le président malien n’arrive plus à cacher son agacement.

Un ami, un frère.  » Il faut beaucoup d’amitié pour qu’Abidjan accepte de recevoir un président dans les conditions actuelles « , souligne une source proche de Laurent Gbagbo.  » Il faut énormément d’amitié entre les deux hommes pour qu’ils aient un entretien de trois heures, à huis-clos « , souligne un proche d’Alpha Konaré. Les deux capitales multiplient les signes d’amitié. Abidjan a un grand besoin de redorer son image à l’extérieur. Bamako a des centaines de milliers d’émigrés en terre ivoirienne. Et, la capitale malienne ne veut pas que la guerre civile éclate chez son voisin. D’où les effusions amicales. Konaré a été le premier chef d’Etat à rencontrer Laurent Gbagbo après son élection à Korhogo, au nord de la Côte d’Ivoire.

La Côte d’Ivoire, méconnaissable

Pourtant entre l’arrivée du président malien et son départ, c’est-à-dire après l’entretien, le langage a brusquement changé. A sa descente d’avion, le président Alpha Oumar Konaré, président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a déclaré qu’il était  » venu voir un ami, un frère « . Au pied du même avion, cinq heures plus tard, il fustige la xénophobie.  » Nous n’avons jamais connu en Côte d’Ivoire d’hostilité vis-à-vis des étrangers. Nous refusons cette image. La Côte d’Ivoire n’est pas celle que nous avons connue « , déplore rageusement Oumar Konaré. Le président ivoirien s’est réfugié dans le silence. Il n’a fait aucun commentaire durant toute la visite de son homologue malien.

Pourtant les deux pays entendent garder de bons contacts. A la présidence malienne, on explique qu’après leur longue discussion, les deux présidents ont déjeuné ensemble.  » l’ambiance était très détendue « , insiste un témoin. Abidjan préfère ne retenir de ce voyage que la venue d’un chef d’Etat. La capitale ivoirienne est orpheline de ses visiteurs de marque. Cherche désespérément respectabilité.

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