Le Président nouvellement élu du Liberia, Joseph Boakai, sera investi, ce lundi. Il succèdera ainsi à George Weah qui n’aura fait qu’un mandat à la tête du pays.
Le Liberia s’apprête à vivre un événement majeur, ce lundi 22 janvier 2024 : l’investiture de son nouveau Président, Joseph Boakai. Une cérémonie d’investiture que le successeur de George Weah veut sobre. Certes, il y aura des chefs d’État étrangers – par exemple les dirigeants ghanéen, sierra-léonais et nigérian sont annoncés –, mais les choses se feront dans la mesure.
Donner l’exemple
Par exemple, au lieu d’un stade, c’est le siège du gouvernement, le Capitol Hill, qui servira de cadre à la cérémonie. Pour ce début de mandat, Joseph Boakai a voulu donner le ton : « Les fonds publics iront mieux pour relever les défis du Liberia que pour des festivités somptueuses », a-t-il fait observer, en décembre.
Déjà au lendemain de son élection, Joseph Boakai a voulu montrer l’exemple dans son premier discours à la nation prononcé, en novembre. « Je promets de montrer l’exemple. Je promets que le Liberia va profiter à tous les citoyens. L’État ne sera plus jamais utilisé comme un outil de prédation par une poignée de personnes au détriment de la majorité de la population », avait-il déclaré. Pour lui, aucun Libérien ne sera laissé de côté : « Nous promettons de mettre en place une équipe de décision participative, à laquelle les communautés rurales seront associées à la prise de décision », a-t-il ajouté.
Les principaux défis du nouveau Président
Le nouvel élu, vieux routier de la politique libérienne, est bien au fait des défis qui l’attendent. Au premier chef, la lutte contre la corruption, un chantier sur lequel George Weah n’a pas su combler les attentes de ses compatriotes. Mais, il y a également la question de l’unité nationale qu’il faudra reconstruire. « Nous devons nous rassembler, pour reconstruire notre pays. Il n’y a pas de Libérien vert, bleu, de l’ouest, du sud-ouest ou du nord : il y a un seul Liberia. Nous avons tous gagné ! », a soutenu Jospeh Boakai, toujours dans son premier discours.
Il y a enfin l’éternelle question du jugement des criminels de guerre qui reste un os en travers de la gorge des dirigeants libériens, depuis Ellen Johnson Sirleaf. Il s’agit-là d’un terrain glissant sur lequel Joseph Boakai aura sans doute beaucoup de difficultés à s’engager. D’autant plus que l’un de ses plus importants soutiens, Prince Johnson, fait partie des acteurs majeurs des deux guerres civiles qu’a connues le pays.
George Weah veut passer à autre chose
Le Président sortant, pour sa part, veut passer à autre chose. Après avoir élégamment reconnu sa défaite, Mr George – comme aiment l’appeler ses concitoyens – a donné une idée de son futur face aux fidèles de son église, le dimanche 14 janvier 2024. Un futur qu’il ne voit plus à la présidence de la République.
« Les Libériens verront bien que je suis plus vieux et qu’il y a des tâches que je ne peux plus accomplir », avait-il déclaré. Avant d’ajouter : « J’ai 57 ans et l’âge de la retraite est fixé à 65 ans (au Liberia). Dans six ans, j’aurai 63 ans et je ne pourrai pas travailler pendant deux ans seulement. (…) Vous ne me traînerez pas en politique jusqu’à mes 90 ans. Je remercie les Libériens de m’avoir permis de devenir Président, que ce soit une ou cinquante fois. Je vous garantis que ce ne sera qu’une seule fois ». Non sans préciser que son parti, le Congrès pour le changement démocratique (CDC), sera résolument engagé dans l’opposition au nouveau pouvoir.