
Le président de la République du Ghana, John Dramani Mahama, est arrivé, ce lundi matin, à Ouagadougou pour une visite de travail au Burkina Faso. Il a été accueilli à l’aéroport international de Ouagadougou par le chef de l’État burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré. Une visite qui vient boucler la tournée du dirigeant dans les pays de l’AES.
À sa descente d’avion, le Président ghanéen a reçu les honneurs militaires avant de se voir remettre le traditionnel chapeau de Saponé par son hôte burkinabè. La cérémonie d’accueil a été marquée par la présence d’une forte communauté ghanéenne vivant à Ouagadougou, venue acclamer leur chef d’État.
Après un bref entretien en privé au salon d’honneur de l’aéroport, les deux chefs d’État se sont dirigés vers le Palais présidentiel pour une séance de travail. Au cœur des discussions figurent le renforcement de la coopération bilatérale entre le Burkina Faso et le Ghana, la situation sécuritaire dans la région du Sahel ainsi que les enjeux géopolitiques sous-régionaux et internationaux.
Une visite stratégique dans un contexte diplomatique tendu
Cette visite au Burkina Faso constitue la dernière étape de la tournée de John Dramani Mahama dans les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), après des séjours à Bamako, au Mali, et à Niamey, au Niger. L’objectif affiché de cette tournée est de renforcer les liens diplomatiques et d’explorer les possibilités de réintégration de ces pays au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), conformément à l’appel lancé, il y a quelques jours, à Abidjan.
Avant de quitter Niamey pour Ouagadougou, le Président ghanéen a pris la parole sur les réseaux sociaux de la Présidence, insistant sur « la nécessité d’une reconnaissance de l’Alliance des États du Sahel par la CEDEAO ». Cette déclaration traduit une volonté manifeste de relancer le dialogue entre ces nations et l’organisation sous-régionale. Toutefois, la situation reste complexe. Si à Bamako, le chef de la junte malienne, Assimi Goïta, ne s’est pas exprimé publiquement sur la question, John Dramani Mahama a affirmé qu’il était toujours possible « de trouver un terrain d’entente ». Du côté de Niamey, aucun élément officiel ne mentionne la CEDEAO, ce qui traduit une certaine réticence de la part du Niger.
Un partenariat renforcé entre le Ghana et le Burkina Faso
La visite de John Dramani Mahama à Ouagadougou revêt également une dimension stratégique. Le Burkina Faso occupe une place centrale dans cette initiative diplomatique, car c’est avec le capitaine Ibrahim Traoré que le dialogue a commencé. En effet, le Président burkinabè avait été le seul dirigeant de l’AES à se rendre à Accra, le 7 janvier dernier, pour assister à l’investiture de John Dramani Mahama. D’ailleurs, à l’occasion du point de presse qu’il a donné à l’issue des échanges avec son homologue, John Dramani Mahama a vivement remercié Ibrahim Traoré pour ce déplacement qu’il a effectué à Accra en janvier. Au cœur de cette visite, il y a la question du terrorisme, un « cancer » que les États ne pourront efficacement combattre qu’en mutualisant leurs efforts.
Les échanges entre les deux chefs d’État ont aussi porté sur l’accroissement des échanges commerciaux et le renforcement de la coopération économique entre les deux pays. « Notre objectif est de fluidifier la libre circulation des biens et des personnes et de faciliter le transit des biens et marchandises du Burkina Faso à partir du corridor du Ghana », a précisé le chef de l’État ghanéen. Dans ce sens, les discussions ont également tourné autour de la possibilité d’une prochaine liaison aérienne Accra-Ouagadougou avec au moins un vol quotidien, et la construction d’un gazoduc entre les deux pays.