Après plusieurs jours passés loin des caméras, le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a visiblement repris du service ce jeudi.
Ibrahim Traoré revient au-devant de la scène, après une semaine trouble, marquée par des questionnements et de la confusion. Le capitaine a non seulement présidé le conseil des ministres reporté à ce jour, mais il a également fait une descente à la Radio Télévision du Burkina (RTB). Lieu qui a été le théâtre d’un « incident de tir », le mercredi 12 juin 2024.
L’ « incident de tir » expliqué par Ibrahim Traoré
Le but de la visite d’Ibrahim Traoré à la RTB est de rassurer le personnel, et à travers lui, l’ensemble des Burkinabè qui se posent mille et une questions depuis l’incident du mercredi 12 juin 2024. Puisqu’il n’y a eu aucune déclaration officielle d’une quelconque autorité depuis la survenue du drame et même l’attaque de Mansila intervenue la veille. « Ce sont ceux qui sont là pour vous protéger qui ont malheureusement fait l’incident. C’est dans le cadre de leur relève ; en voulant vérifier un certain nombre de choses, malheureusement quelqu’un a fait partir le coup. Ceux qui étaient à côté, ainsi que celui qui a actionné ont été blessés et transportés à l’hôpital ce jour. Dieu merci, ils ont quitté l’hôpital », a déclaré le dirigeant.
Et de poursuivre : « Malheureusement la roquette s’est dirigée dans la cour de la RTB Télé. On peut rendre grâce à Dieu parce qu’il n’y a pas eu de perte en vie humaine ; mais des blessés pris en charge par l’infirmerie de la Présidence du Faso. On a mis en place une équipe de psychologues pour une prise en charge du stress post-traumatique de tout le personnel ». À en croire le premier des Burkinabè, il s’agit sans plus ni moins d’un incident malheureux et non d’un acte commis à dessein contre la télévision nationale. Ou même un acte traduisant un mouvement d’humeur au sein de l’armée.
Pas de mutinerie au Faso
La visite a permis à Ibrahim Traoré de faire le tour de l’actualité nationale et de donner sa version des principaux événements de ces derniers jours. Sur la question de la mutinerie qui serait en train de germer, le capitaine est formel : « Il n’en est absolument rien. Nous sommes là. L’incident s’est passé pendant qu’on était en conseil des ministres. Si les gens avaient fui, après le conseil il n’y aurait pas eu de point de presse. Il ne faut pas écouter ces individus qui cherchent à distraire les gens », a assené le chef de l’État.
À ceux qui pensent que son pouvoir est désormais chancelant, Ibrahim Traoré répond sans ambages : « Nous, on ne fuit pas. On ne recule pas, on n’abandonne pas. Ils ont raconté ce qu’ils veulent. Tout le monde a compris que ce sont les ennemis de la nation ». Il en a profité pour rassurer tout le monde, des Burkinabè de l’intérieur à ceux de la diaspora en passant par les investisseurs : « N’écoutez pas les fake news. Nous sommes là et continuons de travailler pour le bonheur du peuple burkinabè ».
Pour la première fois, Ibrahim Traoré s’est également prononcé sur l’attaque de Mansila. Il a notamment expliqué les mouvements d’avions et d’hélicoptères observés ces derniers jours à Ouagadougou et à Dori. « Nous avons lancé une opération à Mansila, le lendemain de l’attaque. Les hélicoptères envoyaient les troupes en renfort. Ils ont décollé à Ouaga et sont allés à Dori chercher des hommes pour monter l’assaut à Mansila », a-t-il laissé entendre.
Des médias fléchés par Ibrahim Traoré
Ibrahim Traoré a décrié le traitement fait par les « médias occidentaux » des derniers événements qui se sont déroulés dans son pays. Les taxant de « médias menteurs », il a souligné qu’« ils (les médias, ndlr) sont arrivés à prouver au monde entier qu’ils sont des manipulateurs ». Avant d’ajouter : « Je pense que la jeunesse africaine et burkinabè a compris et doit se départir de ces médias ». Au nombre des événements repris par les médias, il y a les vols d’Iliouchine II entre Ouagadougou et Gao au Mali. À en croire le capitaine Traoré, l’avion a débarqué à Ouagadougou du matériel des Nations unies en provenance de Gao et Tombouctou, à la fin d’une mission. Le matériel composé entre autres de munitions doit faire l’objet de destruction sous la supervision de l’UNMAS (United Nations Mine Action Service).