La filière avicole fait face à une grande crise due à l’importation massive de la volaille en découpe. Le poulet local a du mal à s’écouler sur le marché. Producteurs, éleveurs et industriels demandent à l’Etat de freiner, voir d’interdire, ces importations.
Le directeur général de la l’interprofession avicole, Jean-Marie Ackah, tire la sonnette d’alarme : la filière avicole est en grand danger. Les importations massives de la volaille en découpe ont déstabilisé le marché local. Selon les chiffres fournis par le syndicat regroupant tous les professionnels de la filière, Ipravi, 420 tonnes de viande de volaille ont été importées de janvier à avril 2002 avant de faire un bond gigantesque au mois de mai dernier avec 460 tonnes. Beaucoup plus que la production locale. Le poulet étranger, en provenance d’Europe et d’Amérique latine, a fait chuter les prix de moitié, acculant les éleveurs locaux à la faillite. Les professionnels crient à la concurrence déloyale et demandent à l’Etat d’intervenir pour stopper les importations massives.
Il est pas bon, mon poulet ?
Le constat fait par l’Ipravi est alarmant. Les industries d’abattage risquent de fermer les portes car la volaille arrive déjà découpée à Abidjan. Et, comme l’industrie chancelle par manque d’activité, les employés risquent de se retrouver très vite au chômage technique. Comme le poulet ivoirien est dédaigné par les consommateurs, attirés par les bas prix de la volaille importée, les abattoirs sont contraints à congeler une grande partie des volailles abattues. Autant d’animaux qui croupissent dans la ferme car le circuit de vente est parasité par une offre qui dépasse largement la demande.
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» Actuellement, il y a trop de poulets importés sur le marché ivoirien, ce qui fait que nous, éleveurs, n’arrivons pas à sortir nos produits des fermes pour les commercialiser. Nous interpellons donc nos autorités et leur demandons de prendre des mesures énergiques pour que nous ne disparaissions pas un jour « , s’inquiète Kouassi Olivier Marius, président délégué des éleveurs de Port-Bouët, dans Fraternité Matin.
Le ministère de l’Agriculture et des Ressources animales, à demi-mot, avoue son impuissance à intervenir dans cette affaire car les importateurs exercent une activité légale qui ne relève pas uniquement du ressort de ce ministère.