Il demeure une des attractions touristiques du Kongo-central en plus de son importance pour le transport des personnes et des biens depuis son inauguration en 1983. Le pont Maréchal de Matadi, qui reste solide malgré son âge, est en passe d’être réhabilité.
41 ans après son inauguration, le pont Maréchal de Matadi va être réhabilité, grâce à un financement japonais. L’accord a été conclu, ce lundi, entre l’ambassadeur du Japon en RDC et la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner. Quinze millions de dollars américains seront débloqués par le Japon à cet effet pour réhabiliter non seulement le pont, mais également ses voies d’accès.
Un symbole de la coopération entre le Japon et la RDC
Le pont Président Mobutu ou pont Maréchal Mobutu est un pont suspendu érigé à Matadi à travers le fleuve Congo. Il permet de relier Matadi au territoire de Seke-Banza sur la route de Boma. De la sorte, ce pont rend faciles les échanges entre les districts des Cataractes et du Bas-Fleuve. Débutée en 1979, la construction de l’infrastructure a été achevée en 1983. Depuis lors, son entretien a été assuré par l’Organisation pour l’équipement Banana-Kinshasa (OEBK) avec l’appui du Japon. Mais le Japon a suspendu son assistance laissant la tâche à la seule OEBK à la suite des émeutes de 1991 à Kinshasa qui ont débouché sur une période d’instabilité au Zaïre. Il a fallu attendre 2012 pour que les Japonais reviennent soutenir le projet, et ceci jusqu’à la signature de l’accord de ce lundi.
Un témoin vivant du gigantisme à la Mobutu
Dictateur mégalomane de son état, Mobutu Sese Seko y allait à fond quand il souhaitait construire des infrastructures à la mesure de son ambition. Le pont Maréchal est l’un des exemples accomplis de cette ambition du maréchal du Zaïre. Long de 722 mètres, le pont Maréchal de Matadi est demeuré le plus grand pont suspendu d’Afrique jusqu’en 2018, date à laquelle il a été détrôné par le pont Maputo-Catembe, qui, lui, s’étend sur 3 kilomètres. Avec le pont Kongolo, il est le seul pont à travers un cours du bassin du fleuve Congo. Sa construction avait mobilisé les technologies les plus avancées du Japon en matière de construction de ponts suspendus à l’époque. Pas moins de 74 experts japonais avaient été dépêchés sur place pour assurer la construction de ce joyau aux côtés des ingénieurs de l’OEBK.
Et même 41 ans après son inauguration, l’ouvrage conserve toute sa splendeur et continue d’attirer des touristes. Même l’effondrement d’un mur de soutènement du pont il y a quelques semaines n’enlève rien à sa splendeur et à sa solidité, à en croire le ministre provincial des Transports du Kongo-Central, Édouard Samba Nsitu. Néanmoins, lors de l’inspection par ouverture des câbles, il y a quelques années, il avait été observé la présence de rouille à l’intérieur des câbles. Cela avait conduit à l’élaboration d’un plan d’entretien et de gestion intégrant les techniques les plus récentes. Une réhabilitation ne ferait que renforcer la solidité et la durabilité d’une infrastructure qui a toujours été une source de fierté pour les Congolais.