Le système de transport aérien en Afrique est perturbé par une grève de 48 heures décrétée, vendredi, par l’Union des syndicats des contrôleurs aériens de l’ASECNA (USYCAA). Plusieurs vols ont été annulés sur une bonne partie du continent africain. A Abidjan, Dakar, Douala et même Ouagadougou, c’est la paralysie presque totale. Au Sénégal comme en Côte d’Ivoire, les autorités ont qualifié cette grève d’illégale.
Depuis hier, vendredi 23 septembre 2022, la totalité des vols commerciaux ont été annulés au départ et à destination de plusieurs pays du continent, en raison de cette grève de l’USYCAA. Comme revendication, les grévistes réclament une amélioration de leurs conditions de travail et de meilleurs plans de carrière. Et pour obtenir gain de cause, ils n’ont pas hésité à décréter une «grève sauvage». «Aucun vol n’a décollé, ni atterri aujourd’hui», a indiqué à l’AFP une source à l’aéroport d’Abidjan sous le couvert d’anonymat.
Information confirmée par Yacouba Fofana, responsable de la communication de la compagnie Air Côte d’Ivoire, précisant : «on ne peut pas opérer. Tous nos vols sont annulés». De même, Air France a confirmé l’annulation de ses quatre vols prévus ce samedi : deux vols au départ et autant à destination d’Abidjan. Au Cameroun, la compagnie nationale de transport aérien Camair-Co a indiqué que la grève a conduit à l’annulation de tous ses vols.
Sénégal : des militaires de l’armée de l’air pour assurer le service
A l’aéroport de Ouagadougou, aucun avion n’a atterri ou décollé. Selon un responsable du syndicat des contrôleurs aériens, «le service minimum est assuré pour les vols militaires et humanitaires». Il en est de même à Bamako où quasiment tous les vols commerciaux ont été annulés. A Dakar, plusieurs vols ont été annulés. Seulement, les autorités ont saisi la justice qui a suspendu la grève et réquisitionné les aiguilleurs. Ces derniers ont maintenu leur grève, poussant les autorités à faire intervenir des militaires de l’armée de l’air pour assurer le service.
Pourtant, lors d’une conférence de presse, vendredi à Dakar, Louis Bakienon, Directeur de l’exploitation des services de la navigation aérienne à l’ASECNA, avait confié : «nous avons pris une excellente disposition en activant un centre au niveau de la direction générale qui suit pas à pas l’ensemble du trafic dans l’espace aérien pour que toutes les mesures de sécurité soient garanties». Ce qui n’a pas empêché le mouvement de grève, lancé vendredi à 08H00 GMT pour une durée de 48 heures, d’être poursuivi.
«Malheureusement, ces réquisitions et ces ordonnances qui avaient été prises par les États n’ont pas été respectées sur le terrain», a déploré M. Bakienon. A noter qu’un premier préavis de grève avait été brandi pour un débrayage le 25 août dernier. Une décision suspendue en raison des négociations entamées, mais qui n’ont finalement pas abouti. Ce qui a conduit à cette grève qui perturbe le système des transports aériens en Afrique. Avec des passagers qui se retrouvent bloqués dans les aéroports de plusieurs pays.