Avec son dernier album, « Ritmos Queridos » (« Rythmes chéris ») (L’Assos’Picante – Marseille), le pianiste français Simon Bolzinger nous offre un splendide hommage aux musiques du continent latino-américain, qu’il a faites totalement siennes ! Un grand coup de chapeau à l’artiste, qui a l’âme latino-américaine…
Le pianiste Simon Bolzinger a l’âme latino-américaine, comme Pierre Barouh avait l’âme brésilienne, ou Mozart l’âme italienne… Car jouer et composer du piano « comme un Latino-Américain », c’est-à-dire entre autres métis le plus souvent, demande un DON que nulle étude, nul travail laborieux de gammes ou d’exercices techniques, ne peut faire acquérir.
« Ella, elle l’a… », chantait France Gall à propos d’Ella Fitzgerald, qui possédait ce « je-ne-sais-quoi » dont parle le philosophe Vladimir Jankélévitch dans ses écrits musicaux. Pareillement, « Simon, il l’a… », ce cadeau venu des dieux, cette grâce, cette facilité, cette aisance : à l’instar d’Obélix, « tombé dedans » dès son plus jeune âge…
Dans ces musiques afro-américaines, du Nord (jazz né chez les Noirs Américains) ou du Sud (musiques latinos, métissées d’Afrique comme leurs peuples), le piano est joué comme un instrument de percussion autant que mélodique, et c’est ce formidable jeu à la fois percussif et dansant – qui n’est pas donné à tout le monde – que maîtrise à merveille notre pianiste, qui joue toujours entouré d’amis musiciens latinos, dans des orchestres à géométrie variable. Pour ce disque : Alvaro Perez aux percussions, Luca Scalambrino à la batterie et Willy Quiko à la contrebasse et basse, latinos ou latinos de cœur comme notre pianiste. Et Simon « tape sur son piano » avec joie et délices, comme frappe son tambour traditionnel un musicien d’Afrique, comme un batteur de jazz fait résonner sa batterie avec ses baguettes.8
Un album délicieux de bout en bout, énergique et solaire, aussi pimpant et vif que les jolies couleurs vives qui ornent la pochette du disque. Nous avons eu le plaisir d’entendre souvent Simon Bolzinger en concert, à Marseille où il vit, ou ailleurs, et si le disque sonne comme du Prozac euphorisant à nos oreilles, en concert l’artiste et ses amis musiciens nous emmènent encore plus loin dans leur pays de JOIE. E viva America Latina siempre !
Simon Bolzinger y sus amigos : à programmer d’urgence dans les salles de concerts et les festivals, après ce confinement, pour un retour à la Fête et à la Vie !
En partenariat avec BAB el med