Le prix du baril du pétrole pourrait chuter à moins de 10 dollars lors du deuxième trimestre de l’année prochaine si les pays hors OPEP ne consentent pas à réduire leur production de 500 000 barils par jour.
Ces déclarations ont été faites par le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, tout en indiquant que ce scénario n’arrange aucun pays producteur, prédisant par la même analyse que cette chute, même si elle devenait effective, ne serait que de courte durée. Pour le cas de l’Algérie, le ministre dira qu’un prix de 17 dollars se situe en deçà de ses espérances puisque la loi de finances table sur un prix de 22 dollars. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que le président Abdelaziz Bouteflika a entamé une série de pourparlers avec ses homologues dont les pays sont membres ou non de l’OPEP pour tenter de coordonner leurs positions sur le redressement des cours.
Les réticences russes
La Russie semble le pays qui pose à l’heure actuelle le plus de difficultés pour réduire sa production et Chakib Khelil en tant que président de l’OPEP a même sollicité des contacts avec le président Poutine. Sans suite. Pourtant, cette chute probable des prix ne pourrait servir les intérêts d’aucun pays puisque la Norvège a déjà consenti à réduire sa production de 100 à 200.000 barils par jour, car les coûts de production ne permettent pas de se lancer sur la voie des bas prix. Oman et le Mexique ont été les autres pays à réduire leur production mais sans que ces pays répondent à l’impératif d’une réduction de 500.000 barils pour les pays non-OPEP. Pourtant, si cette démarche n’est toujours pas entreprise d’ici janvier pour une réduction de la production de 1,5 million de barils/jour, ceci ouvrira la voie à « une catastrophe », selon les termes du ministre.
Chakib Khelil aborde aussi les résultats de la visite du président de la République aux Etats-Unis en disant que les Américains sont surtout à la recherche d’investissements dans « de gros projets », ce sur quoi les pourparlers se poursuivent toujours avec les entreprises. Des facilités d’investissement seront d’ailleurs accordées dans le cadre de la prochaine loi sur les hydrocarbures actuellement en discussion au parlement malgré les protestations de la centrale syndicale, l’UGTA.
Les conséquences sur l’entreprise publique
Pour la société nationale des hydrocarbures, la Sonatrach, Khelil dira que cette entreprise a déjà créé 2.000 emplois contre 15.000 créés dans l’ensemble du secteur énergétique tout en ajoutant que les réserves du syndicat sur les agences créées par la loi sont superflues puisque ces mêmes structures existent dans la loi sur les mines et n’ont soulevé aucune opposition. Le ministre assure néanmoins le syndicat en déclarant que la concertation se poursuit toujours à condition que le débat soit éloigné des interférences de la presse qui obscurcissent selon lui le climat. Khelil explique aussi que la future loi permettra à Sonatrach de se concentrer sur sa fonction commerciale en se délestant de certaines activités non rentables comme le transport.
Toutefois, Sonatrach ne perdra pas sa position de leader sur le marché national puisqu’elle contrôle actuellement 56 % du domaine minier, dira le ministre pour conclure le débat.
Ahmed Sakhri