Le bethio, plus couramment appelé Petit Pagne, est un élément clef de la séduction chez les femmes africaines. Quatre artistes sénégalais racontent et mettent en scène sur Internet l’histoire du bethio à leur manière. L’occasion d’évoquer la sensualité des relations homme-femme dans leur pays.
« Bekou-soukar », « tame thiere », « keyitoukeur gui ». Toutes ces expressions évoquent, à celui qui maîtrise le wolof, les noms poétiques des petits pagnes. Aussi appelé bethio, cette petite étoffe est un élément essentiel de la séduction chez les femmes africaines. Trois artistes plasticiens, Racky Diankha, Assane Gning, Pape Teigne Diouf, et un musicien sénégalais Vieux Mac Faye, en racontent l’histoire sur Internet et sous une forme originale.
A partir d’un petit lexique wolof, le visiteur découvre les principaux éléments de la séduction. Une trentaine de mots et expressions populaires sont définis par une courte phrase. On apprend ainsi que l’expression « nay degueur » signifie « faut que ça swing ! », ou que le dial dialy est un collier de perles porté par les femmes sur les hanches, différent du bine bine porté par les jeunes filles. Certains mots du lexique font le lien vers de courts poèmes et des histoires qui racontent les cérémonies et la mise en scène de la séduction entre hommes et femmes.
La diversité du bethio
Des photographies de petits pagnes retravaillées par les artistes illustrent les textes. On y découvre les différences subtiles de matières, de couleurs, qui ont toutes leur importance dans la danse nuptiale. Le tame thiere par exemple est un pagne qui porte le même nom que le tamis pour filtrer le couscous en raison de la finesse de ses mailles. Chaque bethio est ensuite mis en scène, porté par des jeunes femmes dans une dernière interface animée.
Très simple et sans fioritures, à la fois drôle et poétique, le site dévoile l’importance des rituels de séduction au Sénégal. Petit pagne, Bine-bine, parfums d’encens et produits exotiques sont autant d’ingrédients nécessaires pour attirer l’homme. On regrette toutefois la défaillance technique qui empêche d’écouter la musique qui accompagne la visite.