Le PDG d’Air Algérie, Mohamed Boultif, a tenu a « relativiser » suite aux récents incidents survenus sur les vols de la compagnie aérienne nationale.
« Ces incidents, dans un temps normal, arrivent tous les jours. Ce n’est pas l’apanage d’Air Algérie. Je tiens à relativiser », a déclaré Mohamed Boultif, PDG de la compagnie Air Algérie sur la Chaîne III de la Radio nationale. Ce dernier a pointé du doigt le traitement médiatique réservée à la compagnie depuis « le tragique incident du crash du 24 juillet dernier de l’avion affrété par Swift Air ». Ce drame, qui a coûté la vie à 116 personnes, « a fait qu’Air Algérie est sous la loupe de la presse », juge-t-il.
En effet, depuis ce crash, de nombreux incidents ont été enregistrés sur les vols d’Air Algérie, dont le dernier date de samedi dernier. Un avion de la compagnie a dû faire demi-tour dix minutes après son décollage de Constantine suite à un problème technique.
« Défaillance en management »
Mohamed Boultif refuse que l’on parle de défaillance en matière de management au sein de la compagnie. « Je ne vois pas comment peut-on mesurer une défaillance en management. Concernant le volet opérationnel, nous n’avons jamais dit que tout est parfait, il y a des problèmes de ponctualité et d’accueil. Mais nous avons consenti beaucoup d’efforts », tente de justifier le PDG d’Air Algérie. Ce dernier évoque la « jalousie » des compagnies concurrentes. « La bonne performance de la compagnie qui va enregistrer 5 millions de passagers à la fin 2014 et qui va acquérir 16 avions peut inquiéter la concurrence », précise-t-il. « Il y a également des conflits internes. Des personnes qui peuvent être déçues car ils n’ont pas eu les postes souhaités et peuvent créer des problèmes », ajoute-t-il. La compagnie, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 69 millions de dinars en 2013, prévoit de former 200 pilotes.
Il existe pourtant une réelle colère des pilotes de la compagnie nationale algérienne. Le syndicat des pilotes de ligne d’Air Algérie (SPLA) était sorti de sa réserve durant le mois d’août pour s’attaquer à la direction de la compagnie aérienne. « La direction d’Air Algérie s’entête à recruter des pilotes (self-sponsor) sans le niveau requis (Bac+2) avec des formations douteuse », ce qui « entraînera forcement une atteintes grave à la sécurité », a-t-il dénoncé. C’est ce même syndicat qui a fait état de « la mauvaise gestion et le non-respect du régime de travail des pilotes mettent en danger immédiat la sécurité des passagers », précisant que cette gestion a conduit à une situation « catastrophique jamais connue de mémoire de pilotes ».