Reporters sans frontières (RSF) a déposé auprès du parquet de Paris une plainte à l’encontre du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré. La Justice française s’interroge quant à la suite qu’elle donnera à cette affaire.
RSF accuse Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, d’être compromis dans l’assassinat en 1998 de Norbert Zongo, directeur du journal l’Indépendant. Ce dernier enquêtait alors sur la mort de David Ouédraogo qui était le chauffeur de François Compaoré. Or François Compaoré n’est autre que le frère du président. La plainte de l’organisation vise donc à déterminer la responsabilité de Blaise Compaoré dans ces assassinats commis par des membres de la garde présidentielle, dont il est le supérieur hiérarchique. Mais cette plainte n’est pas sans poser de problèmes à la justice française.
Obstacles juridiques
En effet, le parquet a rencontré quelques écueils juridiques. Pour commencer, la justice française a-t-elle les compétences nécessaires pour juger des responsables d’actes de torture, même si les exactions n’ont pas été commises sur le territoire français ? Le cas est difficile, il mérite réflexion. Ensuite, s’ajoute l’épineux problème du statut de Blaise Compaoré. C’est en effet à l’encontre d’un président en plein exercice de ses fonctions que porte la plainte.
C’est à cause de toutes ces questions que la justice française n’a pas encore donné de réponse quant à la suite qu’elle accordera à cette plainte déposée par RSF. Ordonnera-t-elle un classement sans suite ? Une enquête préliminaire ? Ou encore une information judiciaire ? Pour l’instant, la justice y planche et indique qu’une décision devrait être prise assez rapidement. Mais elle ne nie pas non plus que tous les obstacles d’ordre juridique s’opposent à priori à une instruction en France. Ce que réfute d’ores et déjà RSF. Affaire à suivre.
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