La « requête » formulée par le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, qui a demandé « pardon » aux Harkis, pour avoir été abandonnés par la France, a été rejetée du côté de l’Algérie.
Le ministre algérien des anciens combattants, Laïd Rebigua, a catégoriquement refusé de pardonner à la France dont le Président, Emmanuel Macron, a formulé cette requête, engageant la responsabilité de l’Hexagone dans l’abandon des Harkis, qui ne sont autres que les Algériens qui ont combattu aux côtés de l’armée française pendant la guerre de libération (1954 – 1962).
Lors d’une conférence de presse tenue, ce mercredi 22 septembre 2021, dans la capitale algérienne, Alger, le ministre algérien des anciens combattants, Laïd Rebigua, a clairement signifié que l’hommage rendu par le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, aux Algériens qui se sont rangés du côté du colon français pendant la guerre de libération algérienne est une « affaire interne française ».
« L’hommage rendu par le Président français Emmanuel Macron aux Algériens qui ont combattu du côté du colonialisme pendant la guerre de libération est une affaire interne française », a déclaré Laïd Rebigua qui hausse le ton. « C’est leur affaire », a poursuivi le ministre de du Président Tebboune. « Nous, en Algérie, pays du million et demi de martyrs, et nous Algériens, n’avons besoin de personne pour nous donner des leçons d’histoire. Notre révolution a tranché quant à savoir qui est un martyr et qui est un harki et un traître », a martelé le ministre.
Lundi, le Président Emmanuel Macron a demandé pardon aux Harkis algériens qui ont combattu aux côtés de l’armée française pendant la guerre de libération d’Algérie. Le dirigeant français a dit souhaiter « franchir un nouveau pas dans la reconnaissance de l’abandon des Harkis par la France, et a saisi cette occasion pour annoncer une loi en vue de les indemniser. Sortie de Macron que Marine Le Pen a qualifié de « pré-campagne électorale en vue des élections présidentielles prévues en avril 2022 ».
Selon les médias français, les Harkis et leurs familles représentent actuellement une communauté d’un demi-million de personnes. Les historiens, pour leur part, font état de quelque 60 000 Harkis et leurs familles qui ont quitté l’Algérie pour la France en même temps que l’armée française, en 1962. Parallèlement, il est annoncé des chiffres compris entre 55 000 et 75 000 Harkis qui sont restés en Algérie et ont subi de lourdes représailles.
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