Le pape François appelle à une résolution pacifique de la crise en RDC


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Pape François
Le Pape François

Le pape François a exprimé sa profonde préoccupation face à l’escalade du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo, appelant toutes les parties à mettre fin à l’animosité et à donner la priorité à la protection des civils.

Son appel fait suite à la récente prise de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, par les rebelles du M23, lundi 27 janvier. La prise de pouvoir a été suivie d’intenses combats près de la frontière entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, au cours desquels les bombardements de l’armée congolaise et des milices FDLR ont tué 13 Rwandais et en ont blessé plus de 35 dans le district de Rubavu.

Dans son discours du mercredi 29 janvier, le pape François a déclaré : « je suis préoccupé par la situation en République Démocratique du Congo. J’exhorte toutes les parties à cesser les hostilités et à protéger les civils. Je prie pour la paix et j’appelle les autorités locales et internationales à s’engager à résoudre le conflit de manière pacifique ».

Le pape François appelle à protéger les vies

Le pape François a souligné la nécessité urgente d’agir pour protéger les vies et rétablir la sécurité. Il a également appelé la communauté internationale à intensifier ses efforts en vue d’une résolution pacifique, non sans souligner la responsabilité collective de résoudre la crise en République Démocratique du Congo.

Le message du Pape intervient alors que les dirigeants régionaux tiennent des réunions pour délibérer sur l’évolution de la crise, qui a affecté les relations de la RDC avec le Rwanda. Les Présidents des pays de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) ont exhorté mercredi le dirigeant congolais Félix Tshisekedi à « s’engager directement » avec les rebelles du M23 comme moyen pratique de résoudre le conflit qui dure depuis plus de trois ans.

Tshisekedi zappe le sommet de l’EAC

Tshisekedi, qui n’a pas participé au sommet de l’EAC, a précédemment exclu la possibilité de pourparlers de paix avec les rebelles, qui, selon lui, sont soutenus par le Rwanda. Le Rwanda rejette ces allégations et partage ses préoccupations en matière de sécurité concernant la collaboration de l’armée congolaise et des FDLR, un groupe fondé par les auteurs du génocide de 1994 contre les Tutsi.

Le gouvernement rwandais soutient que le conflit doit être résolu politiquement, en s’attaquant aux causes profondes d’un problème qui mine la sécurité régionale depuis 30 ans. Le Président Kagame a déclaré mercredi à ses homologues de l’EAC que le gouvernement de Tshisekedi devait assumer la responsabilité de la crise et exprimer sa volonté politique de trouver une solution durable.

« Résoudre les problèmes liés aux droits des gens par des moyens militaires » ?

« Je ne comprends pas comment Tshisekedi continue de penser qu’il va résoudre les problèmes liés aux droits des gens par des moyens militaires… tuez-les, abattez-les », a déclaré Paul Kagame. Il a souligné que la manipulation des efforts régionaux constitue un obstacle à une paix durable dans l’est de la République démocratique du Congo.

« Mais si nous continuons à nous dire de bonnes choses, à être gentils et à réaliser chacun nos propres intérêts autres que les intérêts communs des Africains de l’Est, alors je ne vois pas comment nous allons contribuer efficacement à trouver une solution », a déclaré Kagame.

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