Sommet africain sur les pandémies les plus meurtrières. Quarante chefs d’Etat africains se réunissent à Abuja, jeudi et vendredi, pour lutter ensemble contre le sida et le paludisme. Cette dernière maladie tue 900 000 personnes par an. Et le sida a fait 2,4 millions de victimes en l’an 2 000.
Chiffres effarants. Le Continent est un vaste cimetière pour les personnes atteintes du sida et du paludisme. Près de quatre millions d’Africains meurent chaque année à cause de ces deux fléaux. L’Afrique sub-saharienne est la région du monde la plus touchée par le sida, avec 25,3 millions de malades ou de porteurs du virus VIH (70% des cas mondiaux), sur un total de 36,1 millions de personnes affectées dans le monde, selon les chiffres fournis par l’ONUSIDA. Les femmes représentent plus de la moitié des adultes séropositifs ou malades.
Le sommet des chefs d’Etat africains sur les pandémies les plus meurtrières (sida, paludisme et tuberculose) qui se tient à Abuja les 26 et 27 avril suscite beaucoup d’espérances mais les organisations non gouvernementales attendent des mesures concrètes. Ce sommet, le premier de cette ampleur organisé pour la lutte contre le sida doit rassembler plus de 40 chefs d’Etat africains dans le cadre de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) avec le soutien de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Sida et sous-développement
» Le PIB (produit intérieur brut, ndlr) de l’Afrique serait supérieur de 100 milliards de dollars si le paludisme avait été éradiqué, il y a 35 ans « , souligne un rapport de l’ONU. Qui évite de chiffrer l’hécatombe économique du Sida. Le sommet d’Abuja doit imposer « une approche panafricaine pour l’accès financé aux médicaments », estime Mme Lala Ben Barka, secrétaire générale adjointe de la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies.
Les Etats africains entament le sommet avec la victoire de l’Afrique du Sud sur les firmes pharmaceutiques pour l’importation et la fabrication de médicaments génériques. « Les chefs d’Etat doivent adopter une position commune sur les médicaments génériques pour qu’ils soient accessibles gratuitement si possible comme c’est le cas pour la tuberculose », estiment les ONG. Car le véritable problème demeure l’accessibilité aux médicaments. Remède : la gratuité des soins.