Le « pain de singe », un fruit magique des savanes d’Afrique


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Du « pain de singe »
Du « pain de singe »

Le pain de singe provient d’un arbre mythique des savanes africaines, appelé le baobab. Sacré pour plusieurs cultures, c’est aussi un arbre à palabres dans certains villages du Sénégal. C’est même un sacrilège de couper cet arbre à croissance lente qui peut vivre jusqu’à 2 000 ans. Mieux, il nourrit à travers ses feuilles et ses fruits, soigne également beaucoup de maladies, tels que la toux, les maux gastriques notamment la dysenterie, la diarrhée et les inflammations du tube digestif.

Appelé « pain de singe », car les singes s’en régalent dans les régions où il pousse, le fruit du baobab est très apprécié en Afrique de l’Ouest, notamment dans des pays comme le Sénégal, le Mali, la Guinée, la Gambie, la Côte d’Ivoire ou encore le Burkina Faso. Grignotée telle quelle, sa chair peut aussi être transformée en une délicieuse boisson. Au Sénégal, cette boisson appelée « jus de bouye » se vend à longueur de journée, dans les rues, marchés ou encore dans les grandes surfaces. Elle est également servie dans les cérémonies religieuses : baptêmes, mariages, communions…

Le baobab, un arbre miracle

« Le baobab est un arbre miracle, c’est pourquoi il est sacré dans plusieurs pays de la sous-région ouest-africaine. Il fait partie de nos traditions et il a longtemps nourri nos populations avec ses feuilles et ses fruits. Il soigne également beaucoup de maladies, telles que la toux ou les problèmes urinaires qui sont traités avec les écorces ; des maux gastriques ou la dysenterie, la diarrhée et les inflammations du tube digestif avec ses fruits. Les feuilles séchées et moulues infusées dans du thé, du lait ou encore du café, vous préservent de la constipation », révèle Samba Diouf, tradi-thérapeute qui exerce à Grand-Yoff, un quartier de Dakar.

Selon la vieille Khady Faye, vendeuse de feuilles de baobab moulues, mais également de pain de singe, « le jus de bouye est utilisé comme anti-diarrhéique. Il est également utilisé contre le paludisme et est conseillé chez la femme qui allaite, car il aide à produire plus de lait. La poudre de feuilles de baobab séchées et moulues (lalo en wolof) est utilisée dans la cuisine sénégalaise comme liant, pour la préparation du couscous. Mais, les Dakarois ne connaissent pas trop ce produit dans le couscous. Ils préfèrent plus le pain de singe préparé sous forme de jus et qu’on retrouve dans toutes les cérémonies », raconte-t-elle, confirmant les propos de Samba Diouf.

Âgée d’une soixantaine d’années, la vieille dame confie qu’elle en vend beaucoup de ce pain de singe pendant ces fêtes de fin d’année, car les gens en ont véritablement besoin. « Beaucoup préfèrent, de nos jours, les jus naturels, aux boissons gazeuses et autres jus de fruits industriels », ajoute-t-elle. À base de pain de singe, de corossol et de lait en poudre, le « jus de bouye » est sans conteste le « jus maître des cérémonies » au Sénégal.

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